Chroniques Martiennes - Ray Bradbury (19/07/2008)
La première fois que j’ai lu les « Chroniques Martiennes » je devais avoir 13 ans. Ce fut un émerveillement littéraire, un des livres qui a déclenché chez moi une vraie fringale de lecture ! Avant cet âge, je ne lisais quasiment pas de romans ou de nouvelles, même de Science Fiction, mais exclusivement des BD.
« Il est bon de renouveler les sources d’émerveillement, dit le philosophe. Les voyages intersidéraux ont refait de nous des enfants » cite Bradbury au début du livre. Il faut croire que les « Chroniques Martiennes » ont été pour moi un de ses voyages intersidéraux à cette période, ma fusée interplanétaire ; et elle vole toujours très bien ;)
Trois ans que je ne l’avais pas relu, autant dire une éternité !
Publié en 1950 aux USA, et en 1954 en France dans la fameuse collection Présence du Futur dont il est par ailleurs le premier numéro, ce bijou à la particularité de tenir aussi bien du roman que du recueil de nouvelles. L’auteur à rassemblé des nouvelles écrites entre 1946 et 1950 dont l’action se déroule sur Mars, en révisant quelques unes, et écrit des inédites spécialement pour le livre, les classant ensuite chronologiquement. L’ensemble raconte une histoire, comme dans un roman, celle de la colonisation de Mars par les hommes de la Terre. En fait de colonisation, il s’agit d’une vraie invasion, et cette fois les envahisseurs sont les humains. Bradbury inverse le schéma très en vogue à cette époque des Terriens envahit par des extraterrestres belliqueux. Extraterrestres qui ne sont bien souvent que le symbole des soviétiques menaçant le « monde libre ».
Les Martiens de Bradbury n’ont rien à voir avec cette image, ils sont les derniers représentants d’une noble civilisation millénaire. Dans plusieurs de ces écrits Bradbury évoque souvent l’Egypte ancienne. Les sables de Mars et ceux d’Egypte sont étroitement liés chez l’auteur.
L’écriture de Bradbury est évocatrice et poétique, sans termes pseudo scientifiques, ouvrant une nouvelle voie onirique à la Science Fiction. N’oublions pas l’ironie, toujours présente chez Bradbury.
De plus, on trouve le futur roman «Fahrenheit 451» en germe dans les Chroniques Martiennes :
« Tous les contes horribles et fantastiques(…) toutes les histoires d’anticipation ont été brûlées. »
« Ils ont voté une loi (…) Ils ont commencé par censurer les albums satiriques, puis les romans policiers et bien entendu les films », dans la chronique intitulée « Usher II » superbe hommage à Edgar Poe en particulier et à la littérature et au cinéma fantastique en général.
Une œuvre indispensable tout simplement.
15:31 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : chroniques martiennes, ray bradbury, science-fiction, mars
Commentaires
Je ne l'ai pas lu mais je me souviens l'avoir vu en film à la télé (avec Rock Hudson). Enfin c'est très vague car ça remonte vraiment à loin et j'étais gamin.
Écrit par : Legweak | 19/07/2008
En ce moment bcp de mal à choisir que lire... en tout cas je n'avais jamais entendu parler de cet ouvrage et ça donne envie! (je sais que je peux compter sur toi pour la littérature SF!) ;)
Écrit par : Fractale | 20/07/2008
D'ailleurs j'aimerais bcp avoir ton avis sur la "trilogie en 5 volumes" (comme le dit douglas adams) du Voyageur galactique!
Écrit par : Fractale | 21/07/2008
Legweak>> Oui, je me souviens aussi de cette adaptation. Un feuilleton en 3 parties. Malheureusement un peu raté, c'était Richard Matheson qui s'était pourtant chargé de l'adaptation ! Mais c'était surtout l'interprétation et la réalisation qui n'étaient pas super, assez lents.
Fractale>> Je t'invite à lire les Chroniques Martiennes, et même tout Bradbury dans ce cas ;)
Et pour ta seconde question, ma réponse est bien sûr: 42 :p
En fait, je l'ai jamais lu ! je connais juste des bribes, ça peut paraître curieux :p
Ca fait partie des livres que je veux lire depuis des lustres( deux lustres pour être exact) et à chaque fois, ça me sort de l'esprit. La prochaine fois, c'est la bonne !!
Écrit par : JaCk | 21/07/2008
Je me souviens en effet d'une interprétation en effet un peu léthargique.
Richard Matheson, c'est pourtant un maître.
Écrit par : Legweak | 21/07/2008