Nuit Blanche et gerbe lumineuse (05/10/2008)
Ce week-end se déroulait à Paris la 7eme édition des fameuses Nuits Blanches. Très prisée du public et saluée par la presse, la manifestation de cette année s’est remarquablement illustrée en matière de pollution lumineuse avec notamment la colonne de lumière commise par l’artiste japonais Ryoji Ikeda devant la tour Montparnasse, et visible à quarante kilomètres de la capitale. Lire à ce sujet l’article de Jean-Luc Dauvergne sur le site de Ciel et Espace.
Selon cette dépêche AFP, l’illumination de la tour était sensée faire réfléchir sur le débat actuel concernant les immeubles de grandes hauteurs. "On a mal construit dans les années 70 et au mauvais endroit. Tentons de bien construire au bon endroit pour les années à venir", commentait Christophe Girard (maire adjoint chargé de la Culture.)
Quel dommage que cette illumination ne soit pas sensée faire réfléchir sur un autre débat on ne peut plus actuel : la pollution lumineuse. L’occasion était pourtant belle. « Tentons de bien éclairer au bon endroit pour les années à venir » par exemple. Manifestement c’est le cadet des soucis de la Mairie de Paris (et d’autres malheureusement), et cela montre qu’il y a encore du boulot à faire pour sensibiliser les élus et le grand public sur le sujet.
Voir aussi ma note précédente.
14:45 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : nuit blanche, paris, pollution lumineuse, environnement
Commentaires
Intéressante ce focus sur la "nuit". J'ai le souvenir d'avoir contemplé un été durant la voûte céleste et la voix lactée sur une plage de Corse que je fréquentais dans le désert des Agriattes (l'un des plus athentiques désert européen). Loin de toute pollution lumineuse justement. On s'aperçoit que la "nuit" (comme la mort d'ailleurs dans nos sociétés affairées) a largement disparu en effet. J'imagine que dans certains coins de France un peu éloignés des centres urbains le spectacle est encore possible qd même.
Écrit par : Altarande | 06/11/2008
En effet, il existe en France encore des endroits où on peut observer le ciel sans être trop gêné, avec deux zones paradisiaques pour les astronomes, où la nuit est véritablement noire, l'une est située dans le Quercy, l'autre en Corse justement, peut être bien l'endroit où tu es allé!
Même en haute montagne la lumière gêne (comme à l'observatoire du Pic du Midi par exemple)
Il y a un article du Grenelle de l'environnement qui prévoit une règlementation à ce sujet. Car cette pollution ne gêne pas que les astronomes, elle a des répercutions sur la faune et la flore et même la santé des personnes. Mais l'argument qui a le plus de poids auprès des élus, c'est qu'on peut faire de belles économies en évitant d'éclairer n'importe comment...
Intéressant le parallèle que tu fais entre la nuit et la mort ! En effet, dans nos civilisations modernes, on cherche à les repousser de plus en plus.
Écrit par : JaCk | 06/11/2008
Dans le Quercy donc aussi. J'aurais appris un truc. Quant au parallèle avec la mort, je pense que la vraie et pleine nuit est "symboliquement" effrayante quand on y regarde bien... vieille mémoire collective des temps anciens... rien d'étonnant que la civilisation mette le paquet pour la mettre à distance ;-) Et pourtant, perso, je me souviens d'avoir été parfaitement béat devant la beauté de ce ciel parfaitement pur et scintillant de partout... c'est d'autant plus "effrayant" (sic) que l'on prend conscience de la position parfaitement relative du vaisseau terre au centre du cosmos... ça me laisse dire que la vraie peur de la "nuit" est surtout liée à une peur métaphysique. Je suis sûr qu'il y a un peu de ça ;-)
Écrit par : Altarande | 06/11/2008
Nous perdons petit à petit la joie de l’émerveillement face aux beautés de la création, tout devient artificiel et grossier si nous oublions le ciel étoilé dans nos villes.
Couper l'éclairage après minuit par exemple ou ne laisser que le strict minimum.
J'habite près de Paris (10kms), les lueurs de la capitale polluent toutes observations. Dans la ville ou j'habite le nombre de lampadaires et multiplier par deux à certains endroits alors qu'un seul pourrait suffire.
J'ai fait remarquer un soir à un de mes jeunes voisins qu'avec une paire de jumelles là où l'ont peut voir à l'œil nu deux trois étoiles avec les jumelles d'autres apparaissent.
Ça ne l’a pas beaucoup touché, dommage !
Demander à voir le ciel dans nos villes apparaît peut être comme une chose impossible et ridicule aux yeux de certains responsables ?!
La seule fois ou j'ai pu voir un ciel étoilé inoubliable c'est au Mexique, en attendant l'avion à l'aéroport de Ixtapa Zihuatanejo.
La piste qui se démarque de l'obscurité avec les bordures des balises qui s'allument et la douceur du soir, et ce ciel...
Écrit par : Michel | 15/02/2009