Mylène Farmer - Monkey Me (03/12/2012)

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Allez hop ! Une petite note pour donner un coup de pouce à un album qui risque d’avoir du mal à se vendre :p

Deux ans exactement après « Bleu noir », Mylène Farmer est de retour avec un neuvième album, « Monkey Me ».
Honnêtement, après les deux précédents albums qui avaient assez vite quitté ma platine, je n’attendais pas vraiment grand-chose de celui-ci, eh bien j’ai été très agréablement surpris.

La surprise ne vient pas de la production, certes homogène, ce qui donne une belle cohésion à l’album (chose qui manquait au précédent), mais les sonorités électro qui enrobent les chansons n’ont rien d’originales, on les a déjà entendues ailleurs et parfois il y a même un petit moment. Ainsi le titre « A l’ombre » m’évoque par moment le « Better Off Alone » de Alice Deejay ! Si, si, rappelez-vous c’était en 1998, et ça ne nous rajeunit pas. C’est le point négatif de ce disque : quelques sonorités eurodance plutôt datées.

La surprise est créée par l’ambiance générale, très lumineuse et même joyeuse parfois, avec d’une part les mélodies entrainantes signées Boutonnat qui font mouche à chaque fois malgré les défauts de la production, et d’autres part les textes de Mylène, plus optimistes qu’à l’accoutumée, voire plus légers ou enfantins, comme sur « Love Dance », ritournelle irrésistible qui semble une comptine enfantine détournée, option night club. Et le détournement de chansonnette, c’est très farmerien (écouter « L’Ame-stram-gram » ou « L’Amour n’est rien » par exemple).

Parmi les titres les plus réussis de l’album figure la chanson éponyme où est abordé le thème du double, cher à Mylène. Tant au niveau du texte que de la musique, c’est un régal ; sortie en single obligatoire ^^
Ce que j’apprécie beaucoup aussi sur ce disque ce sont les nombreuses allusions aux titres plus anciens via les paroles des chansons, comme des clins d’œil complices adressés aux fans de la première heure. Notamment dans « Ici-bas » (mon titre préféré au passage) avec cet extrait: « Drôle de vie qui fait, pauvre de moi, un pantin de bois », et là je pense immédiatement au pantin de bois du clip de « Sans contrefaçon », qui figure aussi sur la pochette de l’album « Ainsi soit je… »
Ou encore : « C’est bien ici-bas que j’ai voulu la guerre », peut-être avec des soldats de plomb, Mylène nous avait bien dit de prendre garde à eux, toujours dans « Sans contrefaçon » ;)
Dans « A force de… », Mylène chante que « Il pleut sur Vienne », ce qui a suffit à me transporter dans un jardin tragique de cette ville qui apparaît sur l’album « Ainsi soit-je… »

C’est du moins ainsi que je perçois ces paroles, en tant que vieux fan^^ Et le vieux fan que je suis est aux anges avec « Nuit d’hiver » où l’on retrouve Chloé, qui, un matin s’est noyée dans l’eau du ruisseau, sur une des plages de l’album « Cendres de lune », il y a plus d’un quart de siècle.
Surprenantes et enthousiasmantes ses retrouvailles avec Chloé, comme avec une vieille amie qui vous a laissé sans nouvelle pendant une éternité. On n’en saura pas davantage sur Chloé, on sait juste qu’elle est encore là. Mylène ne fait que reprendre une phrase de la chanson originale sur une musique hantée par de sombres et majestueuses nappes de synthés.
Ce titre fait contraste avec les autres, sorte de faille temporelle où erre un fantôme, d’îlot sombre, comme un liseré d’ombre qui rehausse la lumière qui émane du reste de l’album.

Maligne (comme un singe^^), avec « Monkey Me » Mylène joue comme jamais avec l’ombre et la lumière, le gai et le triste, le passé et le présent, le contraste mettant l’un et l’autre en évidence, tour à tour.
« Timeless » est le nom de la future tournée. Passé et présent confondus donc, c’est la nouvelle alchimie trouvée par le tandem Farmer/Boutonnat, ça marche plutôt bien et ça fait drôlement plaisir !

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