Alex Hepburn ressemble un peu à Nolwenn Leroy, c’est vrai ; mais quand on l’entend chanter on ne peut pas faire autrement que de la comparer à Janis Joplin… puis inévitablement à Amy Winehouse.
Et comme la France lui réserve un accueil très favorable, des journalistes (ceux du Parisien.fr par ici) lui prédisent un succès comparable à celui obtenu chez nous par Adele, trouvant même une attitude similaire. Bon.
Mais comparer ça va un moment, d’autant qu’Adele me laisse totalement de marbre alors qu’Alex Hepburn me fait pétiller les oreilles. Qu’est ce qui fait la différence alors ? Peut-être la façon d’Alex de chanter « Shut your mouth Miss Misery », « I’ve been a bad bad girl » ou « Don’t bury me, don’t let me down » avec cette voix éraillée qui exprime une certaine rage, de l’insoumission, et en même temps de la fragilité.
Son premier album offre pas mal de variété dans le registre soul sans s’éparpiller : ballades acoustiques piano voix (« Broken Record ») ou guitare voix (« Pain is », « Two point Four »), blues trainant avec orgue Hammond et chœurs (« Bad Girl »), soul électrique sur « Get Heavy », soul éclatante sur « Angelina », blues à tendance pop avec « Love to love You ». Le côté pop prend un peu plus de place sur le tube actuel « Under » (présent sur le disque en deux versions assez similaires, une version piano voix aurait été mieux vue dans ce cas) et le peut-être bien futur tube « Miss Misery », mais aucun risque d’être écœuré, grâce à la flamme soul entretenue par la voix d’Alex.
Dommage de ne pas retrouver sur l’album la reprise de « Woman » de Neneh Cherry qui figurait sur le EP sans titre sorti l’an dernier.
En tout cas il y a largement de quoi donner envie de voir Alex Hepburn jouer ces titres sur scène. Plus qu'à espérer qu'elle passe dans mon coin :)
http://alex-hepburn.com/
blues
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Alex Hepburn - Together Alone
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Nick Cave and The Bad Seeds - Push The Sky Away
De toute beauté et tout en finesse le nouvel album de Nick Cave and The Bad Seeds ! Un vrai bonheur.
Après le projet Grinderman et ses guitares rock bien affutées, retour à la délicatesse pour Nick Cave qui nous offre ici 9 bijoux. Sa poésie surréaliste est rehaussée par des ballades crépusculaires aux mélodies superbes et des blues envoutants comme « Jubilee Street » et le faramineux « Boson Higgs Blues » où le chanteur croise Robert Johnson et Lucifer…
Du coté des acolytes de Nick Cave, Warren Ellis nous régale avec ses cordes, que ça soit les six de sa guitare, dans les blues en particulier, ou celles de son violon ou son alto.
La basse de Martyn Casey bourdonne avec délice sur « Water’s Edge » et « We Real Cool », participant pour ce morceau à une ambiance vaguement inquiétante.
On notera par ailleurs le retour à la basse, sur deux titres, de Barry Adamson, « mauvaise graine » des débuts.
Quant à la frappe de Thomas Wydler à la batterie et celle de Jim Sclavunos aux percus, elles sont de velours.
La version Deluxe, au format livre disque, propose un dvd bonus avec deux titres supplémentaires plus expérimentaux faisant la part belle aux loops. Ils sont présentés sous forme de clips avec des images filmées lors de l’enregistrement et avec le texte des chansons qui s’affiche.
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Grinderman - Grinderman 2
- Il est temps de se recentrer sur des choses intéressantes ici.
- Ouais c’est vrai, une pub et un sujet sur Renée la taupe, franchement ce blog part à vélo !
- Du moment que c’est pas à vau-l’eau. Retour aux choses essentielles : la musique par exemple. Quelque chose de primordial, qui remue les tripes : du rock !
Nick Cave est de retour en Grinderman. Et je le préfère comme ça qu’en version accompagné avec les Bad Seeds, même si les trois musiciens qui l’accompagnent ici font aussi partie des Bad Seeds. Avec Grinderman, Nick Cave laisse son piano au grenier (Cave, grenier, c’est fascinant les mots!) et se lâche sur la guitare, électrique de préférence.
A l’exception d’une ballade « What I Know », et d’une envolée presque pop, « Palaces of Montezuma », cet album simplement intitulé Grinderman 2 est du rock brut furieusement plongé dans du blues bouillant.
Rock, blues, un retour aux fondamentaux.
Encore meilleur que le premier essai Grindermanesque, trois ans plus tôt, qui mettait déjà une claque dans la gueule, cet album est un vrai bijou, et surtout il est habité, vivant. Avec Grinderman, Nick Cave a trouvé une vraie source régénératrice.
En plus Grinderman nous gratifie d’un clip génialement grotesque (C’est pas un oxymore, ça ?)
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Milow
Prenez un titre quelconque de rap-r’n’b’-kekchose de 50 cent, puis prenez un chanteur belge talentueux qui décide de reprendre le titre en question en version folk-blues. Résultat : un miracle ! A ce stade là, ce n’est plus une reprise, mais une recréation.
La chanson, c’est « Ayo Technology », le chanteur, Milow, de son vrai nom Jonathan Vandenbroeck . Son album, sans titre, est du même tonneau. Une des révélations musicales de cette année en ce qui me concerne.
http://www.myspace.com/milowbe