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challenge stephen king

  • Chantier - Stephen King (alias Richard Bachman)

     richard-bachman-stephen-king-chantier.gifSixième et dernière lecture dans le cadre du challenge Stephen King. Je termine avec la catégorie Bachman et le roman Chantier (Roadwork) paru à l’origine en 1981.

    Petit changement de programme pour ce challenge puisque j’avais tout d’abord prévu de lire Les Régulateurs pour les livres écrits sous le pseudonyme de Richard Bachman, mais Chantier m’est finalement tombé entre les mains et, ça tombait bien, je ne l’avais jamais lu^^.

    Très bon livre que ce « roman de jeunesse » de King (écrit vers 1974) contant l’histoire d’un cadre moyen, Bart Dawes, travaillant dans une blanchisserie, marié, possédant une jolie petite maison dans un quartier paisible, qui voit sa vie, somme toute banale, bouleversée par l’avancée du progrès matérialisée par une autoroute en construction dont le trajet doit rayer de la carte son lieu de travail et sa maison.

    Il n’y a aucun élément fantastique dans ce roman, rien de surnaturel, mais SK parvient sans peine à nous faire intimement partager la descente aux enfers de Bart Dawes, nous plongeant littéralement dans la tête du héros, révélant une faille douloureuse de son âme consécutive à un deuil qu'il n’a jamais complètement fait. Faille qu’une succession d’événements rendra de plus en plus visible. Le chaos semble alors aussi inéluctable que la « marche du progrès » représentée par le chantier de l’autoroute.  

    Le contexte de l’histoire est très intéressant puisque l’action se déroule entre novembre 1973 et janvier 1974, soit pendant le premier choc pétrolier. Sous la plume de SK  l’American Way of Life, le consumérisme, en prennent pour leur grade, et mis en parallèle avec la crise actuelle, ça prend une saveur amère toute particulière…

    A travers ce contexte et le héros à la vie bien rangée et banale mais qui a vécu un drame dont l’injustice le travaille, SK interroge sur le sens à donner à son existence dans pareille situation, y’a-t-il un espoir de comprendre le sens des épreuves qu’on subi, peut-on espérer pouvoir vraiment changer les choses sans sombrer dans la folie et la violence ?

    Chantier n’est pas le plus connu des romans de King, mais c’est certainement l’un des plus sombres. A découvrir…

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    Tout mon challenge Stephen King :

    Danse macabre, Dead Zone, L'année du loup-garou, La petite fille qui aimait Tom Gordon, Dreamcatcher, Chantier

  • Dreamcatcher - Stephen King

     

    stephen-king-dreamcatcher.jpgCinquième lecture dans le cadre du Challenge Stephen King, cette fois la catégorie années 2000, avec Dreamcatcher, paru aux Etats-Unis en 2001.

    Quatre amis d’enfance se réunissent comme chaque année au mois de novembre pour une partie de chasse dans les forêts du Maine. Mais cette fois ci, un type égaré et manifestement pas dans son assiette croise leur chemin. De plus, on parle de lumières dans le ciel et de disparitions mystérieuses ; les extraterrestres auraient-ils débarqués dans le Maine ?

    Quelques petits spoilers à partir d'ici.

    Il est bel et bien question d’extraterrestres dans Dreamcatcher, un sujet rarement abordé par SK dans ses romans (Les Tommyknockers par exemple) et ici les ET posent un gros problème de santé publique que des troupes de l’armée des Etats-Unis tentent de régler sans trop faire de bruits. Ca fait beaucoup penser à X-Files et SK y fait d’ailleurs clairement référence, d’autant que les ET sont du style humanoïdes gris.

    Il y a également des références très claires à Alien, à la sauce trash. En effet dans la première partie du livre (intitulée Cancer et qui est celle que je préfère) il est question de bestioles se développant dans les intestins de leurs hôtes, générant des problèmes gastriques particulièrement sévères. Les descriptions peu ragoutantes ne manquent pas, ce qui au départ provoque immanquablement l’amusement, mais rapidement on baigne dans l’horreur et dans une atmosphère de déliquescence très bien rendue, tout comme la souffrance physique éprouvée par les personnages.

    Il faut signaler que Dreamcatcher occupe une place à part dans l’œuvre de King. C’est en effet le premier roman qu’il a écrit après l’accident qui a failli lui couter la vie, renversé par un véhicule. Un des personnages du roman est d’ailleurs victime d’un tel accident. Pas étonnant que la douleur physique, expérimentée par l’auteur, soit omniprésente dans ce livre. Rares sont les protagonistes à ne pas y goûter.

    Dreamcatcher est surtout l’histoire de quatre copains liés par une forte amitié remontant à l’enfance où ils ont vécu des expériences qui les ont soudés à tout jamais, grâce à un cinquième individu, un peu spécial, et surnommé Duddits. En cela, ils rappellent les héros de Ca, il y a par ailleurs une référence à l’histoire de ce roman dans Dreamcatcher.

    La deuxième partie du livre nous présente les militaires chargés de régler le problème posé par les ET, notamment un colonel en fin de carrière et franchement pas commode tant et si bien qu’il pourrait bien être plus dangereux que la menace extraterrestre.

    La troisième et dernière partie se résume à une course poursuite dans les paysages enneigés entre les principaux protagonistes, et le rythme est bien mené, c’est certainement la partie qui se lit le plus vite…

    Dreamcatcher est un roman que j’ai aimé, même si j’ai trouvé quelques longueurs (c’est très rare que ça m’arrive avec  Stephen King !) à cause de certains passages confus concernant le personnage de Duddits (auquel j’ai eu du mal à m’attacher d’ailleurs, malgré sa particularité) et le fameux attrape-rêve, le dreamcatcher du titre.

    Mais le thème des extraterrestres traité façon X-Files, la noirceur du roman, notamment dans sa première partie, le fait qu’il s’agisse du roman d’un survivant et que ça transparaisse subtilement dans le récit, fini par l’emporter largement sur ces petites réserves.

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    Voir aussi : Danse macabre, Dead Zone, L'Année du loup-garou, La petite fille qui aimait Tom Gordon

  • La Petite fille qui aimait Tom Gordon - Stephen King

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    Quatrième lecture dans le cadre du Challenge Stephen King : La Petite fille qui aimait Tom Gordon (The Girl Who Loved Tom Gordon), paru en 1999 aux Etats-Unis.

    Stephen King nous conte cette fois l’histoire d’une petite fille de neuf ans, Trisha, perdue dans une forêt.

    Lors d’une excursion en pleine nature, pour ne pas avoir à supporter une énième dispute entre sa mère et son frère adolescent au sujet du divorce de ses parents, Trisha se laisse distancer puis s’éloigne de la piste pour satisfaire un besoin naturel. Elle s’enfonce tellement dans la forêt qu’elle se perd. Sa mère et son frère ne se rendront compte de sa disparition que bien tard.

    Quelques spoilers légers dans la note qui suit.

    On entre immédiatement dans le vif du sujet, SK présente les personnages avec une exemplaire concision et nous plonge dans la forêt et le monde intérieur de Trisha. Tout le récit est présenté du point de vue de la petite fille, à quelques brèves exceptions près, l’immersion opère à merveille et l’empathie aussi.

    En adoptant le point de vue de la fillette et en nous isolant avec elle, SK nous rend au fur et à mesure du récit le monde civilisé de plus en plus lointain. Heureusement, le monde intérieur de Trisha est riche, la petite fille a de la ressource et une imagination fertile aussi bien apaisante que terrifiante, une ambivalence à l’image de la forêt, laquelle peut aussi bien être un refuge qu’un piège.

    Pour se donner du courage, Trisha pense à sa meilleure amie, Pepsi, et surtout à son idole Tom Gordon, joueur de base-ball dont elle écoute les matches en direct, juste avant que la nuit tombe, grâce à sa radio walkman (le récit se déroule en 1998, avant l’arrivée massive des lecteurs mp3 et des portables, un autre monde quoi^^), seul lien avec son monde habituel. J’ai été tenté d’écrire monde extérieur, tant on a l’impression d’être dans un huis clos, avec Trisha comme enfermée dans la forêt à la recherche de la porte de sortie.

    Tom Gordon et Pepsi, qu’elle imagine parfois marcher à ses côtés, s’opposent à la Teigne, sorte d’ennemi intérieur aux noires pensées, et à la Chose, présence maléfique et invisible.  

    J’ai beaucoup aimé aussi l’opposition mystique entre ce qui est décrit comme le Dieu de Tom Gordon, celui que le joueur semble montrer du doigt dans le geste qu’il fait systématiquement après un match gagné, et le Dieu des Egarés autre nom donné à la Chose par Trisha.

    Même si ce roman n’est pas directement lié au cycle de la Tour Sombre, j’y ai trouvé des échos par certains côtés dont je ne peux parler sans dévoiler la fin du livre.

    Un excellent roman, plus dépouillé que d’autres de SK à cause du nombre réduit de personnage, mais Trisha est très attachante, l’empathie joue à fond et on souhaite la voir sortir saine et sauve de l’épreuve. Alors, happy end ou pas ?^^

    Le fait de n’y rien connaître au base-ball, sport on ne peut plus américain, ne gêne absolument pas.

    Enfin, ce livre possède selon moi une des meilleures phrases d’ouverture de l’auteur : « Le monde a des dents, et quand l’envie le prend de mordre, il ne s’en prive pas. »

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    Voir aussi : Danse macabre, Dead Zone, L'Année du loup-garou

     

  • L'Année du loup-garou - Stephen King

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    Troisième lecture dans le cadre du Challenge Stephen King : L’Année du loup-garou (Cycle of the Werewolf), parue à l’origine en 1983 (pour la catégorie années 80 donc).

    Ce livre est un projet à part dans l’œuvre de King, puisqu’il s’agit plutôt d’une longue nouvelle publiée seule et c’est une collaboration avec le dessinateur Berni Wrightson. Les illustrations pleine page de ce dernier sont par ailleurs superbes et valent autant le détour que le texte lui-même.

    L’histoire, découpée en douze courts chapitres correspondant aux mois de l’année, est celle d’un loup-garou qui perpètre un meurtre, forcément épouvantable, lors de chaque nuit de pleine lune dans une bourgade du Maine nommée Tarker’s Mills.

    Si ce texte n’est pas le plus original ou le plus marquant de Stephen King, il reste tout de même intéressant. Au-delà de l’histoire du loup-garou, il y est question de faux semblants, de vérités sues par tout le monde mais que l’on préfère ignorer, d’apparences trompeuses. La vérité peut-elle triompher du mensonge, comme le Bien du Mal ?

    Stephen King décrit les travers des habitants d’une petite ville américaine (et ceux de la société américaine en général), comme il sait si bien le faire. Et comme on est aux Etats-Unis, les chapitres correspondant aux mois de Juillet (fête nationale) et d’octobre (Halloween) sont des moments clés du récit.

    L’Année du loup-garou a été adapté au cinéma sous le titre Peur Bleue (Silver Bullet), avec un scénario écrit par Stephen King lui-même. J’ai vu le film, mais je n’en ai gardé aucun souvenir !^^

    Le scénario et le texte d’origine ont d’ailleurs été réédités ensemble sous le titre Peur Bleue, mais, je crois, sans les chouettes illustrations de Wrightson.      

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    Voir aussi : Dead Zone, Danse macabre