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le bikini

  • Eiffel - Le Bikini, 22/11/2012

    eiffel-2012.jpgSix mois après son passage à la Dynamo, Eiffel était de retour dans la Ville rose, cette fois au Bikini.
    Une salle qui s’est remplie petit à petit. « Vous avez fini par le remplir ce Bikini » constatera Romain après nous avoir offert « Place de mon cœur » tout en finesse pour débuter le concert. « Il y a même du monde au balcon, j’en reconnais quelques-unes… »
    Les quelques-unes et les quelques-uns étaient venus en foule. Une foule qui s’est montrée curieusement assez timide par moment, peut-être impressionnée par l’énergie déployée par le groupe.
    Il est vrai qu’avec un Romain bondissant, libre de ses mouvements quand il laisse la guitare à Fred, le cinquième membre pour cette tournée, ou se joignant au public et le faisant asseoir par terre sur « A tout moment la rue » (ça devient un rituel), un Nicolas B. déchaîné à la guitare, un Nicolas C. maître du beat et une Estelle au sourire impérissable éclipsant le light show, à la basse, au mélodica ou au synthé, il y avait de quoi être subjugué.
    Le groupe a mis en vedette les titres du dernier né, « Foule monstre » dont un chair-de-poulesque « Milliardaire ». Parmi les autres grands moments du concert, « Frères ennemis » suivi aussitôt par « Le Cœur Australie », ce qui forme un parfait binôme de chansons rocks bourrées d’énergie, « Dispersés » joué antinomiquement avec tout le groupe rassemblé devant la scène, « Le même train » tout simplement parfait dans son rythme, « Sombre », « Sous ton aile »…
    Un « Hype » obligé dans le dernier rappel et un final en forme de Boris Vian avec le sublime « Je voudrais pas crever ».
    Eiffel avait d’entrée de jeu placé son cœur au centre de la scène, et il battait très fort hier soir ; forcément ça impressionne.

    Un mot sur la première partie: Lux Interior. Avec un nom emprunté à feu le chanteur de The Cramps, on pouvait s’attendre à quelque chose de plutôt rock’n’roll et punk ; ça le fut, d’une certaine manière.
    Il s’agit d’un trio, aux deux tiers masculin, qui propose un spectacle burlesque, ce qui change des premières parties habituelles.
    Burlesque et rock’n’roll donc, où le trio s’emmêle dans les câblages des instruments de musique, tente de jouer quelque chose, lance des onomatopées façon cartoon, et dont le tiers féminin s’offrira un authentique slam dans le public !
    Bref c’est complètement barré et ça m’a fait rire.
    Pour en savoir plus : http://www.lebestiaire.org/

    Voir tous mes billets sur Eiffel.

    Photo issue du site officiel.

  • Le Weekend des curiosités - 26 et 27 mai 2012

    Cette année, je suis allé au Weekend des Curiosités, tout jeune festival de musique (ce n’est que la seconde édition) se déroulant à Ramonville Saint Agne, juste à côté de Toulouse, en partie dans la super salle du Bikini, et essentiellement en plein air au bord du Canal du Midi.

    The Kills, que j’avais vu six mois plus tôt au Bikini, devait être présent le samedi en tête d’affiche, mais cinq jours avant, le groupe annulait sa venue pour cause de problème de santé. Déception, forcément.

    Comme c’était trop juste pour trouver un remplaçant du même « calibre » en si peu de temps et comme il était hors de question d’annuler la soirée, l’organisation a proposé comme compensation d’inviter les détenteurs d’un billet du samedi à la soirée du lendemain, avec notamment Dionysos. Ca tombait bien, je voulais voir ce groupe.

    Finalement, je me retrouve gagnant avec deux soirées pour le prix d’une.

    - Samedi 26 :

    Les concerts ont lieu dans la salle du Bikini, avec au programme : Juveniles, Naive New Beaters et Pony Pony Run Run, trois groupes qui, comme ne l’indiquent pas forcément leurs noms, sont français.

    J’arrive un poil en retard, et des Juveniles, je n’entends que la dernière chanson du set ; un peu trop juste pour se faire une idée^^

    Les Naive New Beaters sont pour moi la révélation de ses deux soirées. Leur show nécessite l’emploi d’accessoires : cocotiers et cactus gonflables en plastique ; très joli, ça annonce une couleur festive. En effet.

    NNBS pour les intimes (et comme l’indiquent les lettres clignotantes au fond de la scène) est composé de trois membres : un homme machine (c'est-à-dire un préposé aux bidules qui font poom tchak, poom tchak !)  surnommé Eurobélix, un guitar hero appelé Martin Luther B.B. King, et un chanteur lanceur de confetti, David Boring, au look vaguement « Jamiroquaien » dont la façon de parler et l’allure générale me font irrésistiblement penser à la fois au personnage de King Julian dans Madagascar et à Homer Simpson ! 

    L’humour est une des armes du trio, on l’aura compris, l’autre arme, non moins efficace est sa musique, mélange de rock, d’électro et de hip hop qui donne irrésistiblement envie de bouger et met une super ambiance !  Seul défaut, le set est trop court, le public en redemandait. Mais on est en mode festival, et il y a du monde derrière.

    Et derrière c’est Pony Pony Run Run, trio nantais qui s’est fait connaître il y a trois ans avec l’irrésistible Hey you.

    Le mélange de pop rock et de synthpop du groupe est fait pour danser. J’avais lu des avis très partagés sur les prestations live de Pony Pony Run Run, eh bien ce samedi, renforcé par un batteur, ils étaient en forme, notamment le chanteur, et ils ont offert un bon show quoique manquant un brin de chaleur, mais il s’agit peut-être d’un effet de contraste par rapport à la folie douce des NNBS.

    La soirée s’achève un peu tôt, bien sûr il manque The Kills. Malgré tout elle fut très bonne, avec un net coup de cœur pour les Naive New Beaters : Big up, guys !

    Et le lendemain, c’est Dionysos…    

    - Dimanche 27:

    Cette fois je suis à l’heure, et cette fois c’est en plein air. Scène du Port du Canal, non loin du Bikini.

    Il y a une scène gratuite où se succèdent plusieurs groupes, une rampe de skateurs, des tagueurs, et tout ce qui faut pour faire un bon festival : de quoi boire, de quoi grignoter, du monde, du beau temps et des distributeurs de flyers pour qu’on puisse repartir les poches bien remplies^^

    Direction la grande scène où joue déjà The Gabelt, groupe vainqueur d’un tremplin, qui propose du rock bien nerveux. Sympa et très bonne mise en bouche.

    Vient ensuite Revolver, trio français composé d’une paire de guitariste et d’un violoncelliste, ce qui est loin d’être commun pour un groupe de rock. Renforcé par un bassiste et un batteur, ces trois là chantent en harmonie des mélodies pop rock, folk rock, des plus délicieuses. Notamment une ballade folk, jouée en acoustique, sans la section rythmique, qu’on imaginerait dans un cadre plus intimiste, passe remarquablement bien ici, accompagnée par le public qui bat le rythme dans ses mains.

    Le groupe termine son set par Wind Song, pop song au riff mélodique entêtant et tube en puissance.

    La suite de la soirée est ponctuée par la triple exclamation des américains de !!! (Chk Chk Chk).  La formation au chanteur en short et au groove psychédélique envoie du gros son. Rythmique solide, guitare qui sonne funky, et même quelques cuivres chaleureux.

    Le chanteur, Nic Offer, a une façon très personnelle et répétitive de danser^^ et plusieurs fois il descend dans la foule communiquer son groove.

    Chk Chk Chk, c’était chaud.

    Le public est fin prêt pour accueillir Dionysos.

    La Marche Impériale, issue de L’Empire contre-attaque, retentit en guise d’intro. Le groupe arrive et attaque sur les chapeaux de roues avec un ancien titre Mc Enroe’s Poetry. Dire de Mathias Malzieu, le chanteur, qu’il est en forme tient du pléonasme. Il bondit, gigote, s’essaye au smurf, bouge sans cesse.

    Ce sont fort logiquement les morceaux du dernier album Bird’n’Roll qui sont à l’honneur. Quelques incursions dans les précédents albums avec Don Diego 2000, Coccinelle, Tais-toi mon cœur, La Métamorphose de Mister Chat avec le désormais traditionnel « Ta gueule le chat » hurlé par le public. « Un ta gueule le chat qui a déclenché un tsunami à Narbonne plage », dixit Mathias Malzieu !

    Sans oublier l’incontournable Song for Jedi.

    Pour la chanson Cloudman Matthias invite plusieurs jeunes femmes du public à monter sur scène danser le Bird’n’Roll, en prenant quelques unes dans ses bras pour les faire tourner.

    Extrait du tout premier album, le titre Wet en version ultra rallongée, sert de final épique. Le morceau commence par un solo de perceuse, mais oui, et se termine par un plongeon de Mathias dans la foule. Porté par le public métamorphosé en vague il nage littéralement jusqu’à la régie. Comme je suis sur la trajectoire, je fais moi-même office de vague porteuse. Qui a dit que les grands concerts en plein air n’étaient pas favorables au contact entre le public et les artistes ? ^^ Parvenu à la régie, perché sur une barrière de sécurité, il chante dans un mégaphone relié à la sono avant de reprendre un bain de foule pour regagner la scène. Sûr qu’il a dû trouver ça meilleur que les vagues plates de Narbonne plage ;)

    Après ce final de folie, le groupe chaleureusement applaudit vient longuement saluer le public tandis qu’est diffusé The Last Goodbye, chanson de The Kills. En fin de compte, on les aura entendus durant ce festival. La boucle est bouclée.

    Les Dionysos regagnent leur loge, mais Mathias l’espiègle nous joue un dernier petit air d’harmonica tout seul avant de s’éclipser. 

  • The Sisters of Mercy - Le Bikini, Ramonville-Saint-Agne, 30-11-2011

    sisters-of-mercy-toulouse.jpg

    Avant-hier soir, il y avait beaucoup de brouillard au Bikini de Toulouse, beaucoup plus qu’à l’extérieur de la salle. Et de cette brume artificielle ont surgi les trois membres des Sisters of Mercy accompagnés par le tonnerre de Doktor Avalanche, la fidèle boite à rythmes, âme damnée électronique du chanteur Andrew Eldritch.

    Véritable événement que la venue des Sisters à Toulouse, car si j’ai bien compté, ce n’est que la cinquième fois que le groupe se produit en France en 30 ans d’existence. Trois fois à Paris (la première en 2006) et deux concerts en province ; celui-ci, et la veille à Clermont-Ferrand. Une obscure aversion pour la France de la part d’Eldritch soit disant… de l’histoire ancienne en tout cas.

    Après une première partie insignifiante (les Common Diamond), la scène du Bikini disparaît complètement à 21 heures 30  dans le brouillard artificiel copieusement vomi par les machines, complices de Doktor Avalanche à n’en pas douter. En effet, cette brume, alliée à l’éclairage venant de derrière, est un vrai écran de protection pour Eldritch qui n’a qu’à faire quelques pas vers le fond  de la scène pour devenir invisible. Du coup se sont les deux guitaristes, Ben Christo et Chris Catalyst, chacun solidement campé sur son côté de scène, que l’on voit le plus souvent et qui assurent le show. Ils ont d’ailleurs un morceau pour eux tout seuls, l’instrumental Top Nite Out (qui me fait penser à du Joe Satriani, au passage^^)

    C’est Doktor Avalanche qui impose le rythme, et il est implacable. Les morceaux s’enchaînent sans temps mort, en à peine 1 heure 30 le groupe joue une bonne vingtaine de titres, rappels compris.

    Il y a du très bon : les titres inédits sur disques comme Arms ou Summer  et les désormais légendaires chansons Alice et Marian,  mais pas mal de titres de la période 80s sont joués très metal, ce qui les dénature beaucoup, et l’absence d’une vraie basse (elle est jouée électroniquement) se fait cruellement sentir (sur Lucretia my reflection, c’est flagrant). En revanche des morceaux comme More  ou Vision Thing, où les guitares sont très rock à l’origine, passent sans problème.

    Il y a donc eu du moins bon, mais le pire c’est le final avec un Temple of Love méconnaissable ; trop metal les gars !

    Et au milieu de tout ce brouillard digne d’un film d’épouvante où se découpaient les silhouettes des trois sisters*, de ces lumières qui éclairaient davantage le public que les musiciens et de ces guitares qui parfois hachaient menue la new wave originelle de certains titres, il y eut une apparition : Coralie Trinh Thi se frayant un chemin dans le public et qui m’a frôlé. Damned, j’ai eu un contact physique** avec Coralie Trinh Thi lors d’un concert des Sisters ! Ca n'arrive pas tous les jours une expérience pareille... Comment ça, vous ne savez pas qui est Coralie Trinh Thi ?  Ne mentez pas, votre nez va s’allonger ^^

    * je sais bien que les Sisters sont quatre en réalité, mais Doktor Avalanche n’a pas de silhouette  

    ** pendant nettement moins de 17 secondes, hélas

  • The Kills - Le Bikini, Ramonville-Saint-Agne, 16/11/2011

    Super concert donné hier soir par The Kills au Bikini, juste à côté de Toulouse ! Première fois que je voyais le duo américano-britannique sur scène, mieux vaut tard que jamais… Alison Mosshart et Jamie Hince (alias VV et Hotel) ont distillé, comme un bon whisky, leur garage-rock mâtiné de blues, un régal.

    Mais, comme pour confirmer l’adage selon lequel les très bonnes choses se méritent, il a fallu patienter. Car une première partie il y eut : Weekend, un trio américain faisant dans le rock noisy, shoegazing , exactement comme à la fin des 80s. On aurait donc pu se croire revenu plus de vingt ans en arrière, mais les téléphones portables qui s’allumaient dans le public étaient là pour nous rappeler qu’on est bien en 2011…  Pas très nouveau comme son, mais sympathique tout de même à mes oreilles de quadragénaire^^

    Quand The Kills apparaît enfin sur scène, l’ambiance fait un bond prodigieux. Le duo (qui est venu avec du renfort : quatre joueurs de tambour en blousons noirs, le visage à demi dissimulé par un foulard rouge, façon bandits du Far-West)  attaque sur les chapeaux de roue avec No Wow.

    Le charme électrique du duo opère illico, surtout celui d’Alison dont la jolie bouille s’échevelle désormais dans une teinte rouge tirant sur le rose (je doute néanmoins qu’il s’agisse d’un hommage à la Ville Rose^^). VV arpente la scène comme une tigresse qui ferait semblant d’être en cage, gesticule, empoigne le micro et maltraite son pied (du micro, le pied…), chante penchée vers le public, un pied (à elle cette fois) posé sur l’enceinte de retour de scène, cherchant à accrocher des regards.

    Des regards –et des sourires- elle en adresse souvent à son complice Jamie, le capitaine des guitares et de la boîte à rythmes (car ces deux là sont complices, c’est indéniable, de vrais "partners in crime").

    Future Start Slow, Heart is a Beating Drum, les titres s’enchainent faisant la part belle au dernier excellent album, Blood Pressures ( je me régale sur DNA, mon titre préféré dudit album), mais le précédent Midnight Boom n’est pas en reste, U.R.A Fever et l’inévitable Cheap and Cheerful mettent une grosse ambiance.

    Durant le rappel, le duo nous offre notamment une superbe version d’une des plus belles chansons du monde : Pale Blue Eyes du Velvet Underground (qu’Alison chante un gobelet de bière à la main), un Fuck the People chauffé à blanc, énorme, et termine le concert en douceur avec la ballade The Last Goodbye. Quelques briquets s’allument même dans le public, j’avais pas vu ça depuis des lustres, on est pourtant bel et bien en 2011 ! A la fin de la chanson, Alison et Jamie s’enlacent : point final en velours d’une soirée chaleureusement électrique.  

    the-kills.jpg

    crédit photo: Shawn Brackbill

     

    Ze setlist :

    No Wow

    Future Start Slow

    Heart is a Beating Drum

    Kissy Kissy

    U.R.A. Fever

    DNA

    Satellite

    Last Day of Magic

    Baby Says

    Black Balloon

    Pots and Pans

    Cheap and Cheerful

    Tape Song    

    Rappel:

    Pale Blue Eyes

    Sour Cherry

    Fuck the People

    Monkey 23

    The Last Goodbye