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recueil de nouvelles

  • Lune de miel en enfer - Fredric Brown

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    Fredric Brown est un maître dans l’art de la nouvelle, notamment la nouvelle à chute. Plus le texte est court, plus il est redoutable.

    Les nouvelles de ce recueil appartiennent essentiellement au genre de la Science-fiction (le genre de prédilection de l’auteur avec le policier) ou au Fantastique, et il s’agit à mon avis de la meilleure collection de textes courts, catégorie SF, de Brown, talonnée par Une étoile m’a dit et Fantômes et farfafouilles, deux autres recueils indispensables.

    Concision, science-fiction et humour, c’est ce que vous trouverez en lisant les 21 textes réunis dans le recueil et écrits entre 1944 et 1958, en plein âge d’or de la SF et en pleine Guerre Froide.

    La menace d’une apocalypse nucléaire est donc présente dans ces textes, elle est remarquablement traitée dans Le Dôme où le personnage qui passe à côté de sa vie en fuyant ce qui est à ses yeux une menace, n’aurait pas dépareillé chez Dino Buzzati.

    L’arène, un des textes les plus longs, décrit un duel entre un humain et un extraterrestre et a été adapté dans un épisode de la première saison de la série originale Star Trek. Mais nul besoin d’être un trekkie pour savourer cette histoire.

    Ces deux textes, et un troisième, La Sentinelle, sont les plus noirs ou dramatiques du recueil, l’humour et la dérision, caractéristiques de Fredric Brown, sont cependant bien présents dans les autres nouvelles.

    Alors si vous voulez savoir comment un alcoolique invétéré sauve malgré lui l’humanité d’une menace extraterrestre, ce qui va advenir des derniers vampires à bord d’une machine temporelle à la recherche de sang ou d’un occultiste en herbe nul en géométrie… tentez la lune de miel en enfer :)

  • Danse macabre - Stephen King

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    Première lecture dans le cadre du Challenge Stephen King. Je commence par la catégorie recueil de nouvelles avec Danse macabre (Night Shift en vo), paru aux Etats-Unis en 1978.

     

    Danse macabre occupe une place particulière parmi mes livres favoris. En effet c’est le premier que j’ai lu de Stephen King, quand j’avais dans les 14 ans, et il a immédiatement fait entrer l’auteur dans le panthéon de mes écrivains préférés. Il m’a également donné le goût pour la nouvelle, exercice littéraire dans lequel Stephen King excelle.

    Depuis la première lecture de ce livre, je suis particulièrement friand de ces histoires au format court, je lis presque autant de recueils que de romans.

    Pour écrire une bonne nouvelle, il faut savoir raconter une histoire, être concis, pas de fioritures ou de descriptions inutiles à n’en plus finir. Et quand en plus, l’histoire fait peur, c’est un délice.

    Danse macabre est une collection de 20 histoires flippantes, écrites dans les années 70 par un Stephen King au meilleur de sa forme.

     

    Ambiance à la Lovecraft (autre grand maître de la nouvelle) dans Celui qui garde le ver, et premier détour par Jerusalem’s Lot, la ville aux habitants aux mœurs nocturnes du roman Salem. On y revient (avec plaisir) dans Un dernier pour la route, dont l’action se déroule après les événements contés dans le roman.

    Autre connexion avec un roman de King, l’idée d’Une sale grippe, qui se développera dans Le Fléau.

    Vous aimez les rats ? Vous les détestez plutôt ? Essayez le Poste de nuit proposé par l’auteur,  grosse frayeur en perspective.

    Vous redoutez les tueurs en série ? Méfiez-vous du Printemps des baies où sévit Jack des brumes, ou de L’Homme qui aimait les fleurs, surtout quand les beaux jours reviennent.

    Dans Matière grise, Richie Grenadine (délicieusement ridicule comme nom) boit trop de mauvaise bière (il ne sera pas le dernier personnage à  avoir des soucis avec l’alcool dans l’œuvre de King), vraiment trop, et l’alcool finit par changer les gens, radicalement.

    Dans Desintox Inc., c’est la cigarette le problème. Accepter une « méthode miracle » pour arrêter de fumer, n’est-ce pas tomber de Charybde en Scylla ?

    Si tondre la pelouse cause un souci, faites appel à La Pastorale, entreprise spécialisée dans les travaux des champs et des jardins. Mais qui peut bien être le patron d’une boîte dont l’employé jure par Circé ?

    Dans La Presseuse,  la repasseuse-plieuse d’une blanchisserie se met à « avaler » les ouvrières, comme un démon avide de sacrifice. Métaphore sanglante du productivisme ? Le plus terrible, dans cette géniale nouvelle, c’est que le lecteur voit les deux principaux protagonistes aller tout droit à la catastrophe.

    Avec un thème classique comme le monstre caché dans le placard, King parvient à nous faire frissonner et surtout à nous surprendre (Le Croque-mitaine).

    A propos de monstres… Et si les énormes camions américains, ces Léviathan mécaniques du bitume, se mettaient à rouler sans conducteur et terrorisaient une poignée de personnes réfugiés dans un restaurant d’autoroute ? C’est Poids lourds, nouvelle probablement inspirée par celle de Richard Matheson (référence revendiquée par SK),  Duel, adaptée au ciné par Spielberg.

    Et imaginez des petits soldats, jouets à priori inoffensifs, qu’un tueur à gage reçoit chez lui, et qui s’animent avec pour mission de zigouiller le tueur. L’histoire de Petits soldats est menée tambour battant. Une maîtrise dans le rythme. Epoustouflant !

    Avec Comme une passerelle, King revisite le thème des E.T. malveillants qui nous observent de près.

    Que dissimulent les immenses champs de maïs du Nebraska, peut-être un culte pas très chrétien dont un couple en crise va faire les frais ? (Les Enfants du maïs).

    Tomber amoureux de la femme d’un caïd de la pègre, et s’enfuir avec elle, peut vous mettre dans une situation très périlleuse, au sens propre. (La Corniche)

    Dans Cours Jimmy cours, un homme est rattrapé par les démons de son passé, là aussi, littéralement. Vers qui ou quoi se tourner pour les faire disparaître ?

    L’Homme qu’il vous faut met en scène une jeune femme qui voit apparaître dans sa vie un homme qui sait exactement ce qu’elle désire. Forcément, c’est louche.

    Le Dernier barreau de l’échelle est certainement la plus belle de ce recueil. Superbement écrite, tout en finesse et en psychologie.

    Chambre 312 clôt le livre avec l’histoire d’une femme mourant d’un cancer dans un hôpital, à qui son fils vient rendre visite. Toute l’horreur réside dans le quotidien des malades, l’hôpital-mouroir, les décisions à prendre. Assez dure et déprimante à mes yeux.

     

    Allez, n’ayez pas peur d’avoir peur^^, entrez dans la danse, il y a des monstres, des bestioles dégoutantes, des ténèbres… Vous ne le regretterez pas.

     

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  • Léviathan 99 - Ray Bradbury

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    Léviathan 99 est la plus récente parution en France (janvier 2010) d’un livre de Ray Bradbury.

    Il s’agit d’un recueil de nouvelles regroupant en fait deux recueils parus indépendamment aux Etats-Unis ( The Cat’s Pajamas en 2004 et Now and Forever en 2007 ) auquel est ajoutée une nouvelle parue en 1946 dans le magazine Amazing Stories et jusque là inédite en français : La Chrysalide.

    Cette dernière est par ailleurs l’une des meilleures de ce recueil. Parmi les 21 textes composant la première partie titrée Le Pyjama du chat, plusieurs se détachent du lot comme la nouvelle éponyme ou bien Les Fantômes, tendres et touchantes comme sait les écrire Bradbury, Gloire à notre chef pleine d’humour, Mort d’un homme prudent et surtout Des gouts et des couleurs, cruelles à souhait.

    La seconde partie, Maintenant et à jamais, est composée de deux longues nouvelles d'un peu moins de cent pages, Quelque part joue une fanfare, où un homme arrive dans une ville qui semble située hors du temps, et Léviathan 99, où un capitaine de navire spatial un peu fou se lance à la recherche d’une comète géante qui l’obsède. Une sorte de transposition de Moby Dick dans l’espace.

    Ces deux nouvelles sont assez décevantes et laissent un gout d’inachevé, surtout la première, où l’auteur oublie même en route un des personnages ! Comme le dévoile Bradbury dans les introductions de ces deux récits, ceux-ci ont subi beaucoup de modifications sur plusieurs années ; le premier devait être un scénario de film, le second était destiné à un feuilleton radio. Ceci explique surement leur côté quelque peu bancale.

    Un recueil inégal, dont on retiendra essentiellement la première partie, ainsi que la nouvelle La Chrysalide, ce qui constitue la majeure partie du livre.

  • Aux portes des ténèbres - Jean-Louis Bouquet

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    Un petit mot sur « Aux portes des ténèbres » que j'ai relu avec grand plaisir !

    C'est un recueil de nouvelles fantastiques par un des rares maîtres français du genre : Jean-Louis Bouquet qui est malheureusement trop peu connu.

    Paru à l’origine dans la collection Présence du futur chez Denoël en 1956, le recueil a depuis été réédité sous le titre « Les Filles de la nuit ».

    Cinq nouvelles contant des histoires d’âme en peine, de démon ou de statue enchantée, remarquablement bien écrites,  dans un style qui m’a parfois rappelé Jean Ray, l’auteur du superbe « Malpertuis », c'est-à-dire un  style riche où la poésie côtoie le fantastique, et où l’on aborde des mots et des expressions peu usités comme « à rebrousse ombre », « goétie », « tanagréenne »…

    Un vrai bonheur de littérature fantastique.

    Texte sur le rabat de la couverture :

    Rien de plus angoissant que ces aventures aux portes des ténèbres, où l'homme, environné de phantasmes, cherche parfois en vain où commence et où finit son propre « moi ».

    En ces pages toujours dramatiques et colorées, le surnaturel se manifeste juste à la limite du monde extérieur et du monde intérieur. Le « merveilleux » de Jean-Louis Bouquet s'introduit dans notre univers quotidien, dans nos décors familiaux, et il sait si bien intégrer ses démons et ses créatures fabuleuses aux rouages de la société et de la pensée modernes, que leur « présence » emporte notre conviction.
    Lors de la publication de son premier livre Le visage de feu, André Breton n'avait pas hésité à placer Jean-Louis Bouquet aux côtés des grands maîtres du fantastique. Par ses dons évocatoires, portés à un surprenant degré d'intensité dans ce dernier livre, il s'inscrit directement dans la lignée d'un Lovecraft, d'un Jean Ray.
    Tous ceux que les œuvres de ces écrivains ont passionnés seront heureux de retrouver ou de découvrir avec Jean-Louis Bouquet un nouveau maître-magicien.