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terreur

  • Danse macabre - Stephen King

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    Première lecture dans le cadre du Challenge Stephen King. Je commence par la catégorie recueil de nouvelles avec Danse macabre (Night Shift en vo), paru aux Etats-Unis en 1978.

     

    Danse macabre occupe une place particulière parmi mes livres favoris. En effet c’est le premier que j’ai lu de Stephen King, quand j’avais dans les 14 ans, et il a immédiatement fait entrer l’auteur dans le panthéon de mes écrivains préférés. Il m’a également donné le goût pour la nouvelle, exercice littéraire dans lequel Stephen King excelle.

    Depuis la première lecture de ce livre, je suis particulièrement friand de ces histoires au format court, je lis presque autant de recueils que de romans.

    Pour écrire une bonne nouvelle, il faut savoir raconter une histoire, être concis, pas de fioritures ou de descriptions inutiles à n’en plus finir. Et quand en plus, l’histoire fait peur, c’est un délice.

    Danse macabre est une collection de 20 histoires flippantes, écrites dans les années 70 par un Stephen King au meilleur de sa forme.

     

    Ambiance à la Lovecraft (autre grand maître de la nouvelle) dans Celui qui garde le ver, et premier détour par Jerusalem’s Lot, la ville aux habitants aux mœurs nocturnes du roman Salem. On y revient (avec plaisir) dans Un dernier pour la route, dont l’action se déroule après les événements contés dans le roman.

    Autre connexion avec un roman de King, l’idée d’Une sale grippe, qui se développera dans Le Fléau.

    Vous aimez les rats ? Vous les détestez plutôt ? Essayez le Poste de nuit proposé par l’auteur,  grosse frayeur en perspective.

    Vous redoutez les tueurs en série ? Méfiez-vous du Printemps des baies où sévit Jack des brumes, ou de L’Homme qui aimait les fleurs, surtout quand les beaux jours reviennent.

    Dans Matière grise, Richie Grenadine (délicieusement ridicule comme nom) boit trop de mauvaise bière (il ne sera pas le dernier personnage à  avoir des soucis avec l’alcool dans l’œuvre de King), vraiment trop, et l’alcool finit par changer les gens, radicalement.

    Dans Desintox Inc., c’est la cigarette le problème. Accepter une « méthode miracle » pour arrêter de fumer, n’est-ce pas tomber de Charybde en Scylla ?

    Si tondre la pelouse cause un souci, faites appel à La Pastorale, entreprise spécialisée dans les travaux des champs et des jardins. Mais qui peut bien être le patron d’une boîte dont l’employé jure par Circé ?

    Dans La Presseuse,  la repasseuse-plieuse d’une blanchisserie se met à « avaler » les ouvrières, comme un démon avide de sacrifice. Métaphore sanglante du productivisme ? Le plus terrible, dans cette géniale nouvelle, c’est que le lecteur voit les deux principaux protagonistes aller tout droit à la catastrophe.

    Avec un thème classique comme le monstre caché dans le placard, King parvient à nous faire frissonner et surtout à nous surprendre (Le Croque-mitaine).

    A propos de monstres… Et si les énormes camions américains, ces Léviathan mécaniques du bitume, se mettaient à rouler sans conducteur et terrorisaient une poignée de personnes réfugiés dans un restaurant d’autoroute ? C’est Poids lourds, nouvelle probablement inspirée par celle de Richard Matheson (référence revendiquée par SK),  Duel, adaptée au ciné par Spielberg.

    Et imaginez des petits soldats, jouets à priori inoffensifs, qu’un tueur à gage reçoit chez lui, et qui s’animent avec pour mission de zigouiller le tueur. L’histoire de Petits soldats est menée tambour battant. Une maîtrise dans le rythme. Epoustouflant !

    Avec Comme une passerelle, King revisite le thème des E.T. malveillants qui nous observent de près.

    Que dissimulent les immenses champs de maïs du Nebraska, peut-être un culte pas très chrétien dont un couple en crise va faire les frais ? (Les Enfants du maïs).

    Tomber amoureux de la femme d’un caïd de la pègre, et s’enfuir avec elle, peut vous mettre dans une situation très périlleuse, au sens propre. (La Corniche)

    Dans Cours Jimmy cours, un homme est rattrapé par les démons de son passé, là aussi, littéralement. Vers qui ou quoi se tourner pour les faire disparaître ?

    L’Homme qu’il vous faut met en scène une jeune femme qui voit apparaître dans sa vie un homme qui sait exactement ce qu’elle désire. Forcément, c’est louche.

    Le Dernier barreau de l’échelle est certainement la plus belle de ce recueil. Superbement écrite, tout en finesse et en psychologie.

    Chambre 312 clôt le livre avec l’histoire d’une femme mourant d’un cancer dans un hôpital, à qui son fils vient rendre visite. Toute l’horreur réside dans le quotidien des malades, l’hôpital-mouroir, les décisions à prendre. Assez dure et déprimante à mes yeux.

     

    Allez, n’ayez pas peur d’avoir peur^^, entrez dans la danse, il y a des monstres, des bestioles dégoutantes, des ténèbres… Vous ne le regretterez pas.

     

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  • La Foire des ténèbres - Ray Bradbury

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    Et une relecture de plus : « La Foire des ténèbres » de Ray Bradbury.

    Moins connu que « Fahrenheit 451 », « Chroniques martiennes » ou « L’Homme illustré », ce roman fait pourtant partie des œuvres majeures de Bradbury.

    Roman fantastique de terreur et récit d’initiation, où deux jeunes garçons sur le point de fêter leurs quatorze ans vont devoir affronter la peur et le mal qui se présentent sous l’apparence séduisante d’une fête foraine. Une foire étrange avec un manège de chevaux de bois qui vous fait vieillir d’une année à chaque tour, ou rajeunir d’autant s’il tourne à l’envers. Avec aussi un palais des glaces maléfique où l’on se voit poursuivre ou fuir son propre reflet juvénile ou effroyablement vieux.

    Et a la tête de cette fête foraine le fascinant M. Dark, homme que « le diable a déjà emporté », dont le corps est couvert d’illustrations terrifiantes ; un autre Homme Illustré, pendant négatif de celui qui donne son nom au célèbre recueil de nouvelles.

    « La Foire des ténèbres » a été adaptée au cinéma en 1983, un film produit par les studios Disney alors à la recherche d’un second souffle, avec un scénario écrit par Bradbury lui-même. Le film est assez bon mais ne possède pas l’ambition ni la puissance d’évocation sombre et poétique du roman, loin de là. L’atmosphère d’inquiétude rendue dans le livre, juste avant que ne s’installe la foire, et l’arrivée fantastique de cette fête foraine à laquelle assistent les deux jeunes héros de l’histoire : quel régal !

    Cette adaptation au cinéma est en fait un juste retour des choses, puisque Bradbury révèle dans la post face du livre que « La Foire des ténèbres » était déjà un scénario pour un film que devait réaliser et produire Gene Kelly. Celui-ci n’ayant pas trouvé le financement nécessaire, le long métrage ne vit jamais le jour. Le scénario était basé sur une nouvelle alors inédite « The Black Ferris » et qui sera publiée aux USA en 1948. En France la nouvelle connaît d’abord une édition hors commerce, sous le titre « La Grande roue », dans la collection Présence du Futur en 1981, elle est ensuite incluse dans l’anthologie « Territoires de l’inquiétude n°6 » en 1993 ; avis aux collectionneurs.

    Le roman est publié aux Etats-Unis en 1962. Son titre original est « Something Wicked This Way Comes », emprunt à une phrase du « Macbeth » de Shakespeare.

    « La Foire des ténèbres » a manifestement inspiré Stephen King pour son non moins excellent roman « Ça », où le mal prend l’apparence d’un clown qu’un groupe d’enfants affronte une première fois.

    Allez, avouez que faire un tour sur les chevaux de bois, dans un sens ou dans l’autre, au son d’un limonaire, ça vous tente. Et entrer dans le Palais des Glaces, et voir le Squelette Vivant, la Sorcière, ou la plus belle femme du monde… Et cette bonne odeur de réglisse et de barbe à papa dans l’air…

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