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roman

  • La Foire des ténèbres - Ray Bradbury

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    Et une relecture de plus : « La Foire des ténèbres » de Ray Bradbury.

    Moins connu que « Fahrenheit 451 », « Chroniques martiennes » ou « L’Homme illustré », ce roman fait pourtant partie des œuvres majeures de Bradbury.

    Roman fantastique de terreur et récit d’initiation, où deux jeunes garçons sur le point de fêter leurs quatorze ans vont devoir affronter la peur et le mal qui se présentent sous l’apparence séduisante d’une fête foraine. Une foire étrange avec un manège de chevaux de bois qui vous fait vieillir d’une année à chaque tour, ou rajeunir d’autant s’il tourne à l’envers. Avec aussi un palais des glaces maléfique où l’on se voit poursuivre ou fuir son propre reflet juvénile ou effroyablement vieux.

    Et a la tête de cette fête foraine le fascinant M. Dark, homme que « le diable a déjà emporté », dont le corps est couvert d’illustrations terrifiantes ; un autre Homme Illustré, pendant négatif de celui qui donne son nom au célèbre recueil de nouvelles.

    « La Foire des ténèbres » a été adaptée au cinéma en 1983, un film produit par les studios Disney alors à la recherche d’un second souffle, avec un scénario écrit par Bradbury lui-même. Le film est assez bon mais ne possède pas l’ambition ni la puissance d’évocation sombre et poétique du roman, loin de là. L’atmosphère d’inquiétude rendue dans le livre, juste avant que ne s’installe la foire, et l’arrivée fantastique de cette fête foraine à laquelle assistent les deux jeunes héros de l’histoire : quel régal !

    Cette adaptation au cinéma est en fait un juste retour des choses, puisque Bradbury révèle dans la post face du livre que « La Foire des ténèbres » était déjà un scénario pour un film que devait réaliser et produire Gene Kelly. Celui-ci n’ayant pas trouvé le financement nécessaire, le long métrage ne vit jamais le jour. Le scénario était basé sur une nouvelle alors inédite « The Black Ferris » et qui sera publiée aux USA en 1948. En France la nouvelle connaît d’abord une édition hors commerce, sous le titre « La Grande roue », dans la collection Présence du Futur en 1981, elle est ensuite incluse dans l’anthologie « Territoires de l’inquiétude n°6 » en 1993 ; avis aux collectionneurs.

    Le roman est publié aux Etats-Unis en 1962. Son titre original est « Something Wicked This Way Comes », emprunt à une phrase du « Macbeth » de Shakespeare.

    « La Foire des ténèbres » a manifestement inspiré Stephen King pour son non moins excellent roman « Ça », où le mal prend l’apparence d’un clown qu’un groupe d’enfants affronte une première fois.

    Allez, avouez que faire un tour sur les chevaux de bois, dans un sens ou dans l’autre, au son d’un limonaire, ça vous tente. Et entrer dans le Palais des Glaces, et voir le Squelette Vivant, la Sorcière, ou la plus belle femme du monde… Et cette bonne odeur de réglisse et de barbe à papa dans l’air…

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  • L'arbre d'Halloween - Bien après minuit - Ray Bradbury

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    L’arbre d’Halloween est un court roman paru aux Etats-Unis en 1972 mais qui n’a été traduit que tardivement en français et publié en 1994 seulement, aux éditions du Seuil.

    La traduction a dû s’avérer difficile puisque des passages du texte original sont versifiés et arriver à une équivalence française de la part d’Alain Dorémieux, aidé de Jacques Chambon, n’est pas un mince exploit.

    Lire le livre dans le texte est certainement la meilleure chose à faire, mais quand on est loin de maîtriser la langue de H.G. Wells (on va pas toujours citer Shakespeare non plus :p) on béni les personnes qui exercent le métier souvent ingrat de traducteur !

    Les allergiques à Halloween qui penseraient que ce livre est une énième tentative de nous revendre une fête américaine très commerciale seraient complètement dans l’erreur. Puisque c’est l’esprit même de la fête d’Halloween que Bradbury nous propose de découvrir, une fête dont les origines remontent à la nuit des temps.

    Halloween est la fête préférée de Ray Bradbury, l’automne une saison qu’il chéri, il les a souvent évoqués dans ses nouvelles, il en garde une éternelle nostalgie, liée à son enfance.

    C’est donc par l’entremise d’un enfant de treize ans et de ses copains qu’il nous fait partager le véritable esprit d’Halloween.

    Tom Skelton et ses camarades, tous déguisés le soir du 31 octobre, rencontrent l’étrange Montsuaire qui va les emmener à travers le monde et le temps à la découverte des origines d’Halloween, dans l’Egypte antique, à Paris au sommet de Notre-Dame, au Mexique où on mange des crânes en sucre, ou dans des cavernes il y a quelques millions d’années.

    Un beau roman qui se lit d’une traite, plein de poésie et de parfum d’automne et, qui plus est, instructif. A découvrir.

     

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    Bien après minuit est un des nombreux recueils de nouvelles de Bradbury. La nouvelle est une de ses spécialités, il excelle dans cet exercice comme le prouve la majorité des quatorze histoires courtes de ce livre appartenant aussi bien à la SF ou au fantastique qu’à une littérature générale.

    « Un printemps hors du temps » et « Les miracles de Jaimie » sont des bijoux de nostalgie, tendre pour le premier, plus cruel pour le second. Hommages à travers le temps et l’espace à George Bernard Shaw dans « G.B.S. modèle V » et à Thomas Wolfe avec « A jamais la Terre ». Hemingway devient la cible de l’humour de l’auteur dans « Le perroquet qui avait connu Papa ».

    « La tablette de chocolat » qui clôt ce recueil est une très belle nouvelle, tendre et touchante.

    De la belle écriture, encore une fois, de la part de M. Bradbury.

  • La Nuit des Temps - René Barjavel

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    Quatrième de couverture
    Dans l'immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé du relief sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace... Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ? "La nuit des temps", c'est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d'amour passionné. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d'Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.

     

    La première fois que j’ai lu La Nuit des Temps j’avais 13 ou 14 ans et le moins que je puisse dire est qu’il m’avait marqué. Une fois sa lecture terminée, Barjavel entrait définitivement dans le panthéon de me auteurs favoris.

    Ca faisait des lustres que je n’avais pas ouvert ce roman, et le plaisir de sa lecture est toujours intact ; rassurant :-)

    La Nuit des Temps (et c’est vrai que la nuit détenddamned ! Laurent Ruquier, sort de ce corps blog !) fait partie de ces romans qui nous plongent dans un monde perdu à la rencontre d’une civilisation fabuleuse disparue - un vrai fantasme d’explorateur - comme le faisait jadis Edgar Rice Burrough ou sir Arthur Conan Doyle. Mais le roman de Barjavel n’a rien de désuet et c’est mieux écrit ;-) Le style est poétique, comme toujours chez Barjavel, les dialogues très vivants et l’action rondement menée, l’auteur ne s’encombre pas de fioritures trop littéraires. Il est vrai qu’au départ,  La Nuit des Temps était un scénario pour un film qui ne s’est jamais fait.

     

    Le monde perdu du roman c’est l’Antarctique. Sur ce continent qui n’appartient à personne, des hommes de différentes nationalités vont oublier un instant leurs rivalités et coopérer pour en savoir davantage sur l’extraordinaire découverte qu’ils viennent de faire sous la glace : les traces d’une civilisation incroyablement ancienne, et deux êtres de cette civilisation, toujours en vie, plongés dans un profond sommeil.

    Ils coopéreront d’autant mieux que la barrière du langage tombera entre ces hommes, grâce à une machine traductrice mise au point par l’un d’eux.

    A travers une histoire d’amour tragique, Barjavel nous parle surtout de l’Homme - « si grand et si pitoyable » - et de ce qui le caractérise quelle que soit l’époque : la soif de connaissance et le désir de s’élever, le pouvoir et la guerre, et bien sûr l’amour. (On pourrait aussi intercaler la religion entre le désir de s’élever et le pouvoir :p)

    L’Humanité semble vouée à être contrariée par les intérêts de quelques hommes et condamnée à reproduire les mêmes erreurs – « Ils on repeuplé le monde et ils sont aussi cons qu’avant, et prêts à faire de nouveau sauter la baraque. C’est pas beau, ça ? C’est l’homme ! » - Une véritable union entre les hommes ne paraît pouvoir exister qu’éphémèrement, la désunion étant l’issue inévitable, comme pour un couple, même idéal, qui sera de toutes façons séparé.

     

    Pour en savoir plus sur ce fabuleux roman et lire une analyse poussée, voir cette page du Barjaweb, excellent site consacré à Barjavel :

    http://barjaweb.free.fr/SITE/ecrits/Ndt/nuit.php

     

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  • H2G2 - Douglas Adams

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    J’ai comblé une lacune qui était impardonnable pour un amateur de SF et d’humour british comme moi : ne jamais avoir lu H2G2, le guide du voyageur galactique, la fameuse « trilogie en cinq volumes » de Douglas Adams.

    Désormais, je peux mourir la conscience tranquille et partir avec sérénité faire du stop dans l’immensité fantastiquement immense du cosmos, quoique peut être pas dans cet ordre là…

     

    Douglas Adams était un virtuose du non sense, de l’absurde, autant dire qu’il était une des personnes les plus sensées pour parler du sens de la vie (et inversement bien sûr). Quelqu’un de génial en somme.

     

    En ouvrant « Le Guide du Voyageur Galactique », on fait la connaissance d’Arthur Dent, lequel découvre par un beau jeudi que non seulement sa maison est sur le point d’être démolie pour faire place à une déviation routière, mais que sa Terre de planète doit subir le même sort pour des raisons similaires mais à l‘échelle cosmique. Qui plus est, son meilleur ami qu’il pensait être tout bonnement un humain comme lui s’avère être un extraterrestre originaire de Bételgeuse. Le fait qu’il s’appelle Ford Prefect n’avait pourtant éveillé chez lui aucun soupçon.

     

    S’embarquer dans la lecture de H2G2 pour suivre les péripéties d’Arthur Dent, c’est emprunter avec délice la déviation de l’improbabilité avec comme véhicule l’imagination XXL de Douglas Adams qui dépasse nettement la vitesse de la lumière. Ca ressemble à un tour sur le grand huit renversé de l’infini, un truc enivrant qui vous met dans tous les sens et par conséquent vous fait voir les choses de plein de points de vue différents, surtout les plus tordus.

     

    L’adaptation sur grand écran du premier tome, sortie en salle en 2005, et qui était un vieux rêve de Douglas Adams, s’en tire plutôt bien. Mais il vaut mieux voir le film au moins deux fois pour pleinement l’apprécier tellement il y a d’idées farfelues. Une abondance qui risque de larguer le spectateur (avec le livre on a davantage le temps d’assimiler) et de dérouter celui qui n’est pas familier avec l’humour intersidéral d’Adams.

     

    H2G2 est en tout cas une expérience à tenter. Et surtout, pas de panique !

     

    Pour en savoir plus sur l’univers de Douglas Adams et H2G2, un excellent site en français :

    http://www.voyageurgalactique.com/index.html