“Too old to be alternative, too alternative to be old. »
Robert Smith.
Enfin, je trouve le temps d'évoquer mon groupe préféré :-)))
The Cure. Le groupe de Robert Smith porte bien son nom.
Un traitement, musical, contre la médiocrité artistique, le star system, l’intelligentsia du showbiz.
Un vrai remède à la mélancolie, malgré des textes sombres et une image gothique tenace d’ailleurs rejetée par le groupe. Paradoxe ?
Remède, traitement, il y a forcément une addiction qui se créée.
The Cure est un groupe de contrastes. C’est ce qui le rend fascinant à mes yeux.
Il est à l’image de son chanteur. Robert Smith écrit des textes imprégnés d’un spleen baudelairien tout en étant un supporter assidu de foot, au point de suspendre des tournées lors des compétitions internationales afin de suivre les matchs !
L’image gothique que beaucoup de fans et de journalistes veulent leur coller vient en grande partie des albums « Seventeen seconds », « Faith » et « Pornography » formant la « trilogie de glace » et réalisés au début des 80’s. Des bijoux de la cold wave, avec des textes sombres et violents, qui feraient passer les chansons de Mylène Farmer pour de joyeuses bluettes :p
C’est oublier que le premier album du groupe sorti un an avant « Seventeen seconds » est très post punk avec une pincée de pop et révèle un sens de l’humour décalé, avec entre autre sa reprise déglinguée de « Foxy Lady » de Hendrix, « Subway song » qui cherche à faire sursauter son auditeur, ou l’instrumental clôturant l’album qui donne l’impression d’être joué par un groupe de débutants répétant dans une cave pour son premier baloche. Sans compter la pochette représentant une lampe de salon, un frigo et un aspirateur à la place des trois membres composant alors le groupe, le tout sur fond rose.
Pas très goth tout ça ;)
« Pornography » considéré à juste titre comme le disque le plus sombre de The Cure s’ouvre certes par ces mots : « It doesn’t matter if we all die », mais ce termine par « I must fight this sickness, find a cure ». Sombre, mais avec un brin de lumière.
Contrastes sur les albums, où les ballades mélancoliques sont immédiatement suivies par des titres furieusement rock, contrastes sur scène ( il faut absolument voir The Cure sur scène, sans quoi on ne les connaît pas vraiment ) où la relative immobilité des membres du groupe ( aucune chance de voir Robert Smith plonger dans la foule ;) ) tranche singulièrement avec le punch des morceaux joués.
Je me souviens d’un article paru dans le magazine « Paroles et Musique » en 1989 dont le titre « La violence immobile » résumait parfaitement ce contraste.
Sur scène encore, des titres à la beauté glacée dans leur version studio comme « Charlotte sometimes » ou « A forest » deviennent de vraies bombes. La glace transformée en feu.
The Cure est un peu le jouet de Robert Smith.
Annonçant, à chaque nouveau disque la dernière tournée du groupe et un album solo éternellement reporté, il ne peut se résoudre à l’abandonner. Comme l’enfant de 49 ans qu’il est, coiffé comme un balais O Cedar et se barbouillant de rouge à lèvres, il voudra toujours jouer avec, et se jouer des pronostics des journaleux.
Un jouet extraordinaire qui fait souvent pop, tantôt délirant, tantôt émouvant, aussi bien noir que multicolore.
En vidéo, « Charlotte sometimes » en 1981, ambiance très cold wave pour ce titre inspiré du roman éponyme de Penelope Farmer.
Et « The 13th » en 1996, pour une autre facette du groupe. Ca délire sec dans une ambiance mariachi !