Deux ans et demi après l’album Llydaw, Artesia est de retour avec un nouveau disque, Wanderings, tout simplement somptueux, aussi bien artistiquement qu’esthétiquement.
Toujours distribué par le label Prikosnovénie, le groupe dark atmosphérique a très bien fait les choses. L’album est disponible au format 13,5 x 20, un vrai livre-disque avec des photos signées Karydwen mettant en valeurs Agathe et Gaëlle, les deux membres du groupe.
Il y a eu du changement depuis Llydaw : Gaëlle, LA violoniste d’Artesia, est donc de retour au bercail, et ça fait drôlement plaisir. Enfin, Loïc, musicien invité sur chaque album et qui avait été intégré comme membre à part entière sur le précédent, ne fait plus partie de l’aventure.
Le duo féminin collabore désormais avec Jean-Charles Wintrebert et le travail de ce dernier sur les orchestrations est remarquable. Les arrangements sont très riches et particulièrement soignés, on a l’impression d’entendre un véritable orchestre par moment, alors qu’il s’agit de sons synthétiques !
Le son gagne en ampleur et en puissance, la musique d’Artesia était déjà belle, elle touche désormais au sublime.
Plus que jamais, la voix d’Agathe nous emmène vers un autre monde, fantastique, où règne Dame Nature. Pour nous guider, en plus des textes écrits de sa main (Wanderings, Lying on the Grey Foam, In my Dreary Thoughts, Tristesse), elle a convié cette fois ni plus ni moins que Shakespeare (dans The Summit of the Tree qui emprunte un extrait du poème Under the Greenwood Tree), William Blake (dans Aerial un fragment traduit en français de Silent, Silent Night), Pétrarque (dans Quiet They are now, des extraits en français du poème Je m’en vais en pleurant), Tibule est présent avec quelques vers en latin dans A l’ombre des grandes forêts.
Cette chanson (qui ouvre l’album) et Tristesse (qui le clôt) étaient déjà présentes dans L’Aube Morne, la première démo publiée d’Artesia désormais épuisée, mais dans des versions beaucoup moins élaborées. Il n’y a qu’à comparer les versions pour se rendre compte de l’évolution énorme du son.
Wanderings comporte aussi un morceau instrumental, The Gaels, superbe variation d’un air de Dougie MacLean rendu célèbre par son utilisation dans le film Le Dernier des Mohicans de Michael Mann, où le violon de Gaëlle fait des merveilles.
Wanderings est un véritable enchantement, le plus difficile avec ce disque est d’arriver à choisir son morceau préféré.
Photo : Karydwen
http://www.artesia-wanderings.com/