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Millënium Navis - Page 13

  • The Cure, Eurockéennes de Belfort, 30/06/2012

    Douze ans que je n’avais pas vu mon groupe favori sur scène ; une éternité. Loupés les festivals en France en 2005, idem pour le concert à Bercy en 2008 ; les dates tombaient mal, pas possible d’y aller.
    Cette fois, j’étais bien décidé à ne pas rater The Cure, coute que coute…
    Et ce concert fut épique, rien de moins !
    Il y eut un suspense insoutenable, à cause de la météo exécrable, avec l’inquiétude de voir le concert purement et simplement annulé au dernier moment.

    Prayers for (no) Rain

    J’arrive en fin d’après-midi sur le site du Malsaucy pris d’assaut par des dizaines de milliers de festivaliers. Il fait encore beau et chaud, même si des nuages antipathiques ont déjà entrepris de calfeutrer l’horizon ouest.
    Sur la scène Green Room, une découverte pour moi : Thee Oh Sees, quatuor californien qui envoie du punk rock, garage rock hyper vitaminé. Des morceaux assez longs, avec une alternance de chant masculin et féminin qui m’évoque B52s. Le chanteur guitariste essaye plusieurs fois d’avaler son micro, la chanteuse est une jolie brune piquante qui joue des claviers, un second guitariste, copieusement tatoué, et un batteur avec un t-shirt The Simpson balancent une rythmique très bondissante.
    Coup de cœur.



    Cependant les messages indiquant une vigilance orange qui défilent en permanence sur les écrans géants encadrant la scène ne sont pas faits pour me rassurer, d’autant que les nuages ont bien avancé leur boulot de calfeutrage d’horizon.

    Direction la grande scène où vont se produire les Dropkick Murphys, de Boston, qui donnent dans le punk celtique en dignes héritiers des Pogues. L’énergie et la bonne humeur des Murphys sont communicatives, ambiance pub irlandais à ciel ouvert les doigts dans la prise électrique ; j’espère juste qu’il ne prenne pas au ciel l’envie d’arroser ça !

    Pendant le concert des Dropkick Murphys, le soleil s'est désintégré, le ciel s’est complètement couvert et les nuages n’ont franchement pas un aspect rassurant.
    Sur les écrans géants, les messages annonçant un risque d’orages violents et indiquant les règles de sécurité n’ont pas cessé de défiler.
    Les festivaliers ne le savent pas à ce moment, et il vaut mieux pour le moral, mais des grêlons de la taille d’une balle de ping-pong s’abattent sur Besançon, tout près du Malsaucy.

    Jupiter Crash

    Et, attention mesdames et messieurs, voici qu’en première partie de The Cure, à décidé de s’inviter Jupiter en personne, en mode fulminant. Avec un light show à base d’éclairs, il est accompagné par son orchestre, les Météores : percussions (essentiellement des roulements de tambours), vents (qui soufflent fort), cordes (qui pleuvent) !
    Et me voilà trempé jusqu’à la moelle, malgré le petit coin de paradis-just like heaven trouvé sous une bâche où se serraient déjà six ou sept personnes^^
    Jupiter et ses Météores achèvent leur morceau pourri que personne n’a aimé, plus un seul festivalier n’est sec, il y a des flaques partout, c’est le début de la fin pour l’herbe…

    Pas de report, pas d’annulation, ouf ! Les roadies ont installés le matériel. Il est 22h30, le concert va commencer à l’heure prévue, le public est impatient et…
    Et voilà que Jupiter se lance dans un rappel dont personne ne voulait !
    J’avais à peine eu le temps de sécher, dommage.
    Fin du rappel humide. L’herbe a disparu, noyée et piétinée, on patauge dans la boue.
    L’inquiétude d’une annulation est de plus en plus forte désormais, d’autant que les techniciens ont décroché des enceintes, un semi remorque s’est mis en mouvement derrière la scène. Huées dans la foule, certains crient « Partez pas ! » ou font part de leur connaissance en nomenclature ornithologique peu orthodoxe^^.
    Le public veut garder confiance, il a raison. Les techniciens finissent par remettre les enceintes en place et à retirer les bâches. Acclamations de la foule.
    Jupiter a fait un bide, il a perdu le choc des titans contre le groupe de Robert Smith !

    Just Like Heaven

    Le concert démarre avec presque une heure de retard. Ovation quand Smith, Gallup, O’Donnell et Cooper arrivent sur la scène, joie démultipliée par le soulagement de voir le show enfin démarrer avec le grandiose « Plainsong ».
    Sur le morceau suivant, « Pictures of You », le guitariste Reeves Gabrels fait son apparition. Il a accompagné David Bowie pendant douze ans à partir de 1987, il jouera avec The Cure pendant la tournée estivale ; c’est une sacrée valeur ajoutée.
    Le groupe est dans une forme éblouissante, carrément. Robert Smith est vocalement au top, Gallup, implacable à la basse, avec Cooper nickel à la batterie la rythmique est un régal, et O’Donnel parfait au clavier, virtuose juste quand il le faut.
    Le rythme s’accélère avec « High », « The End of the World » et un magnifique « Lovesong ». Sur “Push” c’est la folie dans le public. C’est mon titre préféré de l’album “The Head on The Door”, je ne l’avais plus entendu joué sur scène depuis des lustres, j’en ai des frissons de bonheur.
    Les deux joyaux pop rock « Inbetween Days » et « Just Like Heaven » précèdent « From The Edge of The Deep Green Sea” titre pendant lequel il se remet à pleuvoir. Eclairées par les projecteurs, les gouttes ressemblent à des morceaux d’étoiles fondues ; singuliers météores. Ces gouttes sont les dernières, il ne pleuvra plus durant le concert, elles signent la défaite totale de Jupiter.

    « Sleep When I’m Dead » clame Smith sur la chanson suivante, puis c’est « Play For Today » où le public chante la mélodie jouée au synthé par O’Donnell. Le grand classique « A Forest » arrive juste derrière, c’est le pied intégral, Simon Gallup martèle sa basse à la fin du morceau. Une réjouissante échappée psychédélique avec « Bananafishbones » et de nouveau une grosse rythmique sur « Lullaby » puis sur l’irrésistible « The Walk ».
    « Mint Car » précède un pêchu et guilleret « Doing The Unstuck ».
    Le mélancolique « Trust » calme le rythme, belle improvisation d’O’Donnell au clavier. « Want » avec son intro galvanisante relance la machine, suivent « The Hungry Ghost » très réussi, « Wrong Number », super solo de Gabrels, « One Hundred Years », sombre et obsédant à souhait et enfin la montée orgasmique de « Disintegration ».

    Les orages sont oubliés depuis un moment. The Cure, avec son énergie, semble avoir provoqué un anticyclone très localisé sur le site du Malsaucy.
    Mais ce n’est pas terminé, le groupe revient nous donner un baiser fougueux en rappel. « The Kiss » où Robert Smith transforme sa guitare en chat électrique rendu furieux, weooow, weooow, waouw , et la rythmique est énorme !
    Deuxième rappel où les bons vieux hits sont à l’honneur : « Close to me », « Friday I’m in Love », « Why Can’t I Be You ? » où Robert Smith casse une corde de sa guitare, et l’inusable « Boys Don’t Cry ».

    Il est 1h40, le groupe a joué pendant quasiment deux heures et demie. Il aurait dû jouer un quart d’heure de plus apparemment, mais l’organisateur n’a pas voulu, à cause des orages qui ont tout retardé et parce que la soirée n’est pas terminée, des groupes électro doivent jouer ensuite dont Justice sur la grande scène.

    Mais peu importe, j’ai vu The Cure au meilleur de sa forme. J’ai pris des litres d’eau froide sur la gueule, j’ai pataugé dans la gadoue, mes chaussures ont complètement changé de couleur, j’ai les jambes en compote mais je suis heureux.
    L’alchimie de The Cure a marché, la boue des Eurockéennes se transforme en souvenirs en or.






  • The Dodoz - Forever I Can Purr

    the-dodoz-forever-i-can-purr.jpgLe voici dans les bacs le deuxième album des quatre z’oiseaux toulousains au plumage et au ramage rock. Forever I Can Purr parait un peu moins de trois ans après son excellent prédécesseur. Désormais sous licence chez Columbia, et toujours produits par Peter Murray, les Dodoz nous offre un second opus dans la lignée du premier, c'est-à-dire qu’il est tout aussi bon.

    Un son toujours bien rock, quoique moins brut qu’il y a trois ans. Bien que la plupart des compositions n’obéissent pas à la structure couplet-refrain-couplet (une caractéristique du groupe) plusieurs s’en rapprochent désormais et sonnent plus pop rock, comme le guilleret Dum Dum ou Happy Soldier et West Coast, ces deux derniers apparaissaient déjà sur l’EP sorti il y a un an.

    La principale réussite de ce disque est l’accent mis sur les voix, les chœurs masculins en particulier, du beau travail dans ce domaine, notamment sur Death in the Pocket of His Coat, Happy Soldier ou Black Emperor.
    Avec une rythmique plus lourde, Warm me up clôt l’album en beauté, sans pour autant donner dans le heavy metal, loin de là, et prouve la capacité du groupe à explorer d’autres voies du rock.
    C’est une autre des réussites de ce disque, il ouvre vers de nouveaux horizons rock, sans perdre la cohésion et l’énergie qui faisaient la force du premier album.
    Pas de doute, il faudra compter avec The Dodoz dans le rock made in France. Et pour mieux se convaincre du potentiel du quatuor, rien de mieux que de le voir sur scène !

  • Ultravox - Brilliant

    ultravox-brilliant.jpgEn 2008, Ultravox, groupe pionnier de la new wave se reformait pour de bon, dans sa formation dite classique, à savoir avec Billy Currie aux claviers et au violon, Chris Cross à la basse, Warren Cann à la batterie et drum machine et Midge Ure au chant et à la guitare.
    Oubliées les infructueuses tentatives de « reformations » de Billy Currie dans les années 1990 avec lui seul comme membre ayant déjà appartenu au groupe.
    Après le succès d’une tournée en 2009 et l’enregistrement d’un album live, voici un album studio, Brilliant, rempli de nouvelles chansons. Le dernier, U-Vox, datait de 1986 (si l’on oublie ceux sortis sous le nom récupéré d’Ultravox par Currie dans les 90s).

    Si vous étiez, comme moi, fan de l’Ultravox des années 1980 à 1985, Brilliant devrait vous ravir. On y retrouve en effet le son caractéristique du groupe : le piano et le violon de Currie, des envolées mélodieuses de synthé ou de guitare, la batterie qui alterne avec la boîte à rythmes, la voix de Midge Ure. Ce n’est pas pour autant qu’on plonge en pleine nostalgie, le son est bien évidemment « actualisé », tant et si bien qu’un titre comme Change sonne quasiment comme du Ladytron.
    Pas de risque de dépaysement donc pour les vieux fans, pas de grande nouveauté non plus, mais le plaisir de retrouver un des groupes majeurs des 80s en pleine forme. Car si le dernier vrai album d’Ultravox en 86 donnait de sérieux signes d’essoufflement, celui-ci témoigne d’un groupe plein d’énergie, manifestement heureux de rejouer ensemble. Et cela suffit à vous donner la banane !
    Et pour ceux ne connaissant pas le quatuor, cet album offre une très bonne entrée en matière, bien meilleure qu’une énième compil avec 2 ou 3 fonds de tiroirs en guise d’inédits.
    Des titres comme Flow ou One (très belle ballade) ont le potentiel pour s’inscrire parmi les standards du groupe.
    Un retour réussi.

  • Ray Bradbury : hommage au poète de la science-fiction

    Petite série de haïku en hommage à Ray Bradbury:

    Dernière fusée
    A destination de Mars
    Pour Ray Bradbury

    Matin vert d’Irlande
    Crânes en sucre du Mexique
    Sable de l’Egypte

    Au pays d’Octobre
    Le poète est couronné
    Sacre d’Halloween

    Couronne en papier
    Mémoire d’encre et de feu
    L’homme-livre est roi


    Voir mes notes concernant les livres de Ray Bradbury :
    Leviathan 99
    La Foire des ténèbres
    L'Arbre d'Halloween et Bien après minuit
    Les Machines à bonheur
    Chroniques martiennes