La petite Ana vit dans le souvenir de sa mère morte d’une maladie causant d’horribles souffrances. Puis c’est le père, militaire de carrière, qui décède subitement dans les bras de sont amante. Ana et ses deux sœurs sont alors élevées par leur tante.
La première fois que j’ai vu « Cria Cuervos », j’avais une dizaine d’années, c’était lors d’un des premiers passages du film à la télé.
Il m’avait marqué et je l’avais beaucoup aimé, même si je n’avais pas saisi alors toute sa subtilité et les métaphores de l’histoire au sujet de la dictature de Franco.
J’en avais surtout retenu la tristesse du personnage principal, la petite Ana (sublimement jouée par Ana Torrent), qui vit avec ses sœurs dans une grande maison au milieu d’une atmosphère morbide suite au décès de ses parents, tristesse qui s’évanouit par moments quand Ana passe le disque de « Porque te vas » (avec notamment la scène où elle danse avec ses sœurs – voir la vidéo), la fameuse chanson interprétée par Jeanette, énorme tube lors de la sortie du film en 1976.
La tristesse qui se lit dans les yeux d’Ana (difficile d’oublier ce regard) âgée d’une dizaine d’années, et son quotidien hanté par la mort m’avaient d’autant plus touché que j’étais un enfant du même âge tout à fait heureux et joyeux.
Alors que le film est enfin sorti en dvd, j’ai pu constater presque trente ans après, qu’il n’avait rien perdu de sa force, loin de là. Vu avec des yeux d’adulte, il est encore plus marquant.
Bref, c’est un chef d’œuvre absolu sur le monde de l’enfance, le pouvoir de l’imaginaire, les souvenirs, avec ses habiles métaphores sur les ravages du franquisme.
Une très bonne analyse du film :
http://www.dvdclassik.com/Critiques/cria-cuervos-saura-chaplin-torrent-carlotta-dvd.htm