Millënium Navis - Page 5
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Le Voleur de voix - Jean-Nicholas Vachon
Ca faisait un petit moment que je n’avais plus laissé une note sur un livre que j’ai lu, non pas que je lise moins, mais le temps et l’envie d’écrire un billet me manquaient (comprenez : j’avais la flemme^^).
Mais avec le très gros coup de cœur que j’ai eu pour « Le Voleur de voix » de Jean-Nicholas Vachon, je me suis débrouillé pour les (re)trouver ;)
Très belle découverte que « Le Voleur de voix » donc, qui est une trilogie éditée par Michel Quintin, éditeur québécois tout comme l’auteur.
Il s’agit d’une histoire de vampires, et bien que le thème du buveur de sang ait été traité maintes et maintes fois, j’ai été bluffé par l’originalité du récit. Une histoire de vampire qui sort de l’ordinaire, puisqu’il y est question d’art lyrique.
Maximilien, le personnage central de l’histoire, est un vampire torturé, en lutte permanente avec la noirceur de son côté vampire et son humanité de jadis, et seules les voix des plus grands interprètes d’opéra parviennent à apaiser la part de ténèbres qui est en lui.
Immortel de part son état, il croisera au fil des siècles le chemin de Farinelli, le fameux castrat, puis des célèbres cantatrices Maria Malibran et Maria Callas. Son destin sera aussi lié à des personnalités historiques telles que Louis XIV, Louis XVI et Marie-Antoinette ou encore Louis II de Bavière, entre autres.
Ajoutons à cela son origine de vampire qui est, elle, liée à une pierre précieuse volée à une statue de la déesse Kâli ; pierre précieuse qui deviendra célèbre sous le nom de diamant Hope.
Un diamant célèbre, des rois et des reines, un castrat, des divas, tout cela dans une histoire de vampires…
Tout le talent de Jean-Nicholas Vachon fait de ce qui pourrait être à priori quelque chose de farfelu, un récit absolument passionnant, très bien écrit, dans un style concis, adoptant la forme épistolaire la plupart du temps. Un sérieux travail de documentation a manifestement été fait ou bien l’auteur est un érudit en art lyrique et en Histoire...
Nul besoin d’être friand d’opéra ou féru d’Histoire pour apprécier cette trilogie, quelques brèves notes de bas de pages expliquent juste ce qu’il faut savoir, tout s’imbrique parfaitement au récit et on ne peut plus en décrocher.
L’action est rondement menée, le découpage en chapitres courts racontés du point de vue d’un des personnages à chaque fois, à une époque différente, donne un rythme incroyable.
Et, suprême élégance d’un auteur québécois, il n’y a pas un seul anglicisme dans la trilogie. Ainsi, pas de smart phones mais des téléphones intelligents, aucun sms ou texto mais des messages textes, pas même un chewing-gum qui traine, mais une gomme à mâcher.
Le Voleur de voix. Tome 1 : Le castrat et les rois fous. Tome 2 : La diva et le prince romantique. Tome 3 : Les prima donna immortelles.
A lire absolument :))
Le blog consacré aux livres : http://voleurdevoix.com/
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Iggy and The Stooges - Ready to Die
Il y a six ans, “The Weirdness”, l’album de la reformation de The Stooges, avait laissé pas mal de monde sur sa faim. En effet à part deux ou trois morceaux, il générait surtout de l’ennui. Mais son successeur est d’un tout autre tonneau. Les dix titres de « Ready to Die » génèrent eux l’enthousiasme et donnent la pèche. C’est du rock pur jus, sans fioriture, mais avec une certaine dérision dans les textes où Iggy joue avec les clichés dans « Sex and Money » ou « Job » (I’m just a guy with a rockstar attitude), ou bien rend hommage aux poitrines généreuses avec « DD’s » (équivalent US de la taille bonnet soutien-gorge E) ; retour aux fondamentaux quoi ;).
James Williamson effectue lui son retour à la six cordes, en remplacement de Ron Asheton qui a définitivement tiré sa révérence, et comme pour venger ce dernier, Williamson ne cesse de porter des riffs meurtriers, jusque dans les trois ballades du disque, notamment « The Departed », où l’on reconnaît le riff de « I Wanna be Your Dog », au début et à la fin du morceau ; hommage au défunt guitariste.
On peut se dire que s’il fallait passer par la mort de Ron Asheton pour qu’Iggy Pop et ses bruyants comparses nous gratifient d’un excellent album, c’est cher payé. D’autant plus qu’il est inutile de comparer « Ready to Die » avec les trois premiers albums historiques des Stooges, sortis il y a quatre décennies. Ils ne font pas partie du même « espace-temps », pour reprendre ce que disait fort justement Robert Smith dans une interview à propos des anciennes et des nouvelles chansons de The Cure (Interview « post it » de Télérama après le concert des Eurockéennes l’an dernier).
Alors que « The Stooges », le premier album de 1969 (mon préféré), « Fun House » et « Raw Power » sont des pièces maitresses de tout l’édifice Rock, « Ready to Die » est simplement un album hautement réjouissant d’un groupe dont la réputation n’est plus à faire, qui n’a plus rien à prouver, qui est encore là pour jouer du rock en se faisant plaisir, et en communiquant ce plaisir. N’est-ce pas le principal, au fond ?
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Alex Hepburn - Together Alone
Alex Hepburn ressemble un peu à Nolwenn Leroy, c’est vrai ; mais quand on l’entend chanter on ne peut pas faire autrement que de la comparer à Janis Joplin… puis inévitablement à Amy Winehouse.
Et comme la France lui réserve un accueil très favorable, des journalistes (ceux du Parisien.fr par ici) lui prédisent un succès comparable à celui obtenu chez nous par Adele, trouvant même une attitude similaire. Bon.
Mais comparer ça va un moment, d’autant qu’Adele me laisse totalement de marbre alors qu’Alex Hepburn me fait pétiller les oreilles. Qu’est ce qui fait la différence alors ? Peut-être la façon d’Alex de chanter « Shut your mouth Miss Misery », « I’ve been a bad bad girl » ou « Don’t bury me, don’t let me down » avec cette voix éraillée qui exprime une certaine rage, de l’insoumission, et en même temps de la fragilité.
Son premier album offre pas mal de variété dans le registre soul sans s’éparpiller : ballades acoustiques piano voix (« Broken Record ») ou guitare voix (« Pain is », « Two point Four »), blues trainant avec orgue Hammond et chœurs (« Bad Girl »), soul électrique sur « Get Heavy », soul éclatante sur « Angelina », blues à tendance pop avec « Love to love You ». Le côté pop prend un peu plus de place sur le tube actuel « Under » (présent sur le disque en deux versions assez similaires, une version piano voix aurait été mieux vue dans ce cas) et le peut-être bien futur tube « Miss Misery », mais aucun risque d’être écœuré, grâce à la flamme soul entretenue par la voix d’Alex.
Dommage de ne pas retrouver sur l’album la reprise de « Woman » de Neneh Cherry qui figurait sur le EP sans titre sorti l’an dernier.
En tout cas il y a largement de quoi donner envie de voir Alex Hepburn jouer ces titres sur scène. Plus qu'à espérer qu'elle passe dans mon coin :)
http://alex-hepburn.com/
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Chvrches
C’est mon dernier coup de cœur musical : Chvrches, orthographié avec un v à la place du u, ou plutôt un u à la mode romaine antique, pour faciliter les recherches sur internet.
Il s’agit d’un trio écossais d’électro pop récemment formé (2011) par Iain Cook et Martin Doherty aux claviers et programmations et la chanteuse Lauren Mayberry qui, non seulement, est toute mignonne, mais possède une très bonne voix.
Avec un premier single sorti l’an passé, « Lies » aux irrésistibles synthés très Gary Numan des débuts, puis un second « The Mother We Share », le groupe vient de sortir un EP, « Recover », dont la pop synthétique fondante et la voix de Lauren annihilent toute velléité de résistance. La messe est dite, j’ai succombé…
Le premier album doit paraître d’ici cet automne. Youhou !!
https://soundcloud.com/chvrches
http://chvrch.es/