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Livres - Page 4

  • Le diable l'emporte - René Barjavel

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    Quatrième de couverture (éditions Denoël- Présence du Futur - 1959):

    Ceci est la très invraisemblable, très féroce et drôle d'histoire des troisième et quatrième guerres mondiales, que les historiens ont nommées GM 3 et GM 4 pour leur commodité. C'est pour la Lune qu'on se bat. On s'est battu pour beaucoup moins...

    Et à 1.500 mètres au-dessous du Sacré-Cœur, un homme mystérieux a construit l'Arche Enterrée...

    Même si Le diable l’emporte (publié en 1948) n’est pas aussi connu que Ravage, Les Chemins de Katmandou ou La Nuit des temps, il n’en est pas moins excellent, et même essentiel dans l’œuvre de l’auteur.

    On y retrouve les thèmes qui hantent son œuvre notamment la guerre et la technologie utilisée à mauvais escient. L’association des deux, inspirée par une bêtise incommensurable, ne peut que mener à la catastrophe.

    Le sujet est ici traité de façon très radicale (la description des effets de destruction des armes épouvantables imaginées par les hommes est saisissante), avec une ironie et un humour particulièrement mordants : les manchots pris pour une patrouille ennemie, la poule hyper gavée devenue géante qui se met à picorer des humains (caricature visionnaire des dérives de l’agriculture industrielle)… Barjavel nous conte une apocalypse qui va crescendo.

    La seule lueur d’espoir pourrait être apportée par l’amour, autre sujet majeur chez Barjavel. On peut voir ce roman comme un pendant plus sombre à Une rose au paradis, publié beaucoup plus tard, en 1981. On y retrouve en effet une arche pour sauvegarder l’espèce humaine et un Monsieur Gé en nouveau Noé mais davantage d'optimisme.

    Ici, c'est plutôt une «  rose en enfer » en quelque sorte.

     

  • La Petite fille qui aimait Tom Gordon - Stephen King

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    Quatrième lecture dans le cadre du Challenge Stephen King : La Petite fille qui aimait Tom Gordon (The Girl Who Loved Tom Gordon), paru en 1999 aux Etats-Unis.

    Stephen King nous conte cette fois l’histoire d’une petite fille de neuf ans, Trisha, perdue dans une forêt.

    Lors d’une excursion en pleine nature, pour ne pas avoir à supporter une énième dispute entre sa mère et son frère adolescent au sujet du divorce de ses parents, Trisha se laisse distancer puis s’éloigne de la piste pour satisfaire un besoin naturel. Elle s’enfonce tellement dans la forêt qu’elle se perd. Sa mère et son frère ne se rendront compte de sa disparition que bien tard.

    Quelques spoilers légers dans la note qui suit.

    On entre immédiatement dans le vif du sujet, SK présente les personnages avec une exemplaire concision et nous plonge dans la forêt et le monde intérieur de Trisha. Tout le récit est présenté du point de vue de la petite fille, à quelques brèves exceptions près, l’immersion opère à merveille et l’empathie aussi.

    En adoptant le point de vue de la fillette et en nous isolant avec elle, SK nous rend au fur et à mesure du récit le monde civilisé de plus en plus lointain. Heureusement, le monde intérieur de Trisha est riche, la petite fille a de la ressource et une imagination fertile aussi bien apaisante que terrifiante, une ambivalence à l’image de la forêt, laquelle peut aussi bien être un refuge qu’un piège.

    Pour se donner du courage, Trisha pense à sa meilleure amie, Pepsi, et surtout à son idole Tom Gordon, joueur de base-ball dont elle écoute les matches en direct, juste avant que la nuit tombe, grâce à sa radio walkman (le récit se déroule en 1998, avant l’arrivée massive des lecteurs mp3 et des portables, un autre monde quoi^^), seul lien avec son monde habituel. J’ai été tenté d’écrire monde extérieur, tant on a l’impression d’être dans un huis clos, avec Trisha comme enfermée dans la forêt à la recherche de la porte de sortie.

    Tom Gordon et Pepsi, qu’elle imagine parfois marcher à ses côtés, s’opposent à la Teigne, sorte d’ennemi intérieur aux noires pensées, et à la Chose, présence maléfique et invisible.  

    J’ai beaucoup aimé aussi l’opposition mystique entre ce qui est décrit comme le Dieu de Tom Gordon, celui que le joueur semble montrer du doigt dans le geste qu’il fait systématiquement après un match gagné, et le Dieu des Egarés autre nom donné à la Chose par Trisha.

    Même si ce roman n’est pas directement lié au cycle de la Tour Sombre, j’y ai trouvé des échos par certains côtés dont je ne peux parler sans dévoiler la fin du livre.

    Un excellent roman, plus dépouillé que d’autres de SK à cause du nombre réduit de personnage, mais Trisha est très attachante, l’empathie joue à fond et on souhaite la voir sortir saine et sauve de l’épreuve. Alors, happy end ou pas ?^^

    Le fait de n’y rien connaître au base-ball, sport on ne peut plus américain, ne gêne absolument pas.

    Enfin, ce livre possède selon moi une des meilleures phrases d’ouverture de l’auteur : « Le monde a des dents, et quand l’envie le prend de mordre, il ne s’en prive pas. »

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    Voir aussi : Danse macabre, Dead Zone, L'Année du loup-garou

     

  • Lune de miel en enfer - Fredric Brown

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    Fredric Brown est un maître dans l’art de la nouvelle, notamment la nouvelle à chute. Plus le texte est court, plus il est redoutable.

    Les nouvelles de ce recueil appartiennent essentiellement au genre de la Science-fiction (le genre de prédilection de l’auteur avec le policier) ou au Fantastique, et il s’agit à mon avis de la meilleure collection de textes courts, catégorie SF, de Brown, talonnée par Une étoile m’a dit et Fantômes et farfafouilles, deux autres recueils indispensables.

    Concision, science-fiction et humour, c’est ce que vous trouverez en lisant les 21 textes réunis dans le recueil et écrits entre 1944 et 1958, en plein âge d’or de la SF et en pleine Guerre Froide.

    La menace d’une apocalypse nucléaire est donc présente dans ces textes, elle est remarquablement traitée dans Le Dôme où le personnage qui passe à côté de sa vie en fuyant ce qui est à ses yeux une menace, n’aurait pas dépareillé chez Dino Buzzati.

    L’arène, un des textes les plus longs, décrit un duel entre un humain et un extraterrestre et a été adapté dans un épisode de la première saison de la série originale Star Trek. Mais nul besoin d’être un trekkie pour savourer cette histoire.

    Ces deux textes, et un troisième, La Sentinelle, sont les plus noirs ou dramatiques du recueil, l’humour et la dérision, caractéristiques de Fredric Brown, sont cependant bien présents dans les autres nouvelles.

    Alors si vous voulez savoir comment un alcoolique invétéré sauve malgré lui l’humanité d’une menace extraterrestre, ce qui va advenir des derniers vampires à bord d’une machine temporelle à la recherche de sang ou d’un occultiste en herbe nul en géométrie… tentez la lune de miel en enfer :)

  • L'Année du loup-garou - Stephen King

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    Troisième lecture dans le cadre du Challenge Stephen King : L’Année du loup-garou (Cycle of the Werewolf), parue à l’origine en 1983 (pour la catégorie années 80 donc).

    Ce livre est un projet à part dans l’œuvre de King, puisqu’il s’agit plutôt d’une longue nouvelle publiée seule et c’est une collaboration avec le dessinateur Berni Wrightson. Les illustrations pleine page de ce dernier sont par ailleurs superbes et valent autant le détour que le texte lui-même.

    L’histoire, découpée en douze courts chapitres correspondant aux mois de l’année, est celle d’un loup-garou qui perpètre un meurtre, forcément épouvantable, lors de chaque nuit de pleine lune dans une bourgade du Maine nommée Tarker’s Mills.

    Si ce texte n’est pas le plus original ou le plus marquant de Stephen King, il reste tout de même intéressant. Au-delà de l’histoire du loup-garou, il y est question de faux semblants, de vérités sues par tout le monde mais que l’on préfère ignorer, d’apparences trompeuses. La vérité peut-elle triompher du mensonge, comme le Bien du Mal ?

    Stephen King décrit les travers des habitants d’une petite ville américaine (et ceux de la société américaine en général), comme il sait si bien le faire. Et comme on est aux Etats-Unis, les chapitres correspondant aux mois de Juillet (fête nationale) et d’octobre (Halloween) sont des moments clés du récit.

    L’Année du loup-garou a été adapté au cinéma sous le titre Peur Bleue (Silver Bullet), avec un scénario écrit par Stephen King lui-même. J’ai vu le film, mais je n’en ai gardé aucun souvenir !^^

    Le scénario et le texte d’origine ont d’ailleurs été réédités ensemble sous le titre Peur Bleue, mais, je crois, sans les chouettes illustrations de Wrightson.      

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    Voir aussi : Dead Zone, Danse macabre