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Livres - Page 7

  • Aux portes des ténèbres - Jean-Louis Bouquet

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    Un petit mot sur « Aux portes des ténèbres » que j'ai relu avec grand plaisir !

    C'est un recueil de nouvelles fantastiques par un des rares maîtres français du genre : Jean-Louis Bouquet qui est malheureusement trop peu connu.

    Paru à l’origine dans la collection Présence du futur chez Denoël en 1956, le recueil a depuis été réédité sous le titre « Les Filles de la nuit ».

    Cinq nouvelles contant des histoires d’âme en peine, de démon ou de statue enchantée, remarquablement bien écrites,  dans un style qui m’a parfois rappelé Jean Ray, l’auteur du superbe « Malpertuis », c'est-à-dire un  style riche où la poésie côtoie le fantastique, et où l’on aborde des mots et des expressions peu usités comme « à rebrousse ombre », « goétie », « tanagréenne »…

    Un vrai bonheur de littérature fantastique.

    Texte sur le rabat de la couverture :

    Rien de plus angoissant que ces aventures aux portes des ténèbres, où l'homme, environné de phantasmes, cherche parfois en vain où commence et où finit son propre « moi ».

    En ces pages toujours dramatiques et colorées, le surnaturel se manifeste juste à la limite du monde extérieur et du monde intérieur. Le « merveilleux » de Jean-Louis Bouquet s'introduit dans notre univers quotidien, dans nos décors familiaux, et il sait si bien intégrer ses démons et ses créatures fabuleuses aux rouages de la société et de la pensée modernes, que leur « présence » emporte notre conviction.
    Lors de la publication de son premier livre Le visage de feu, André Breton n'avait pas hésité à placer Jean-Louis Bouquet aux côtés des grands maîtres du fantastique. Par ses dons évocatoires, portés à un surprenant degré d'intensité dans ce dernier livre, il s'inscrit directement dans la lignée d'un Lovecraft, d'un Jean Ray.
    Tous ceux que les œuvres de ces écrivains ont passionnés seront heureux de retrouver ou de découvrir avec Jean-Louis Bouquet un nouveau maître-magicien.

     

  • Terry Pratchett & Neil Gaiman - De bons présages

    de-bons-présages-pratchett-gaima.jpgPrésentation de l'éditeur:

    L'Apocalypse aura lieu samedi prochain, après le thé ! Ainsi en ont décidé, d'un commun accord, les forces du Bien et du Mal. L'Antéchrist va fêter ses onze ans. Son éducation a été supervisée par un ange, Aziraphale, et un démon, Rampa, résidents sur Terre depuis l'époque de la première pomme. Mais voilà, suite à un coup du sort, l'enfant a été échangé à la maternité. Le vrai Antéchrist se nomme Adam et vit dans la banlieue londonienne. Et ça, ça change tout ! Une course contre la montre commence alors pour l'ange et le démon qui, finalement, se disent que la race humaine ne mérite pas son sort...


    Jubilatoire : voilà qui résume parfaitement ce livre et le plaisir que j’ai eu à le lire !

    L’apocalypse selon Pratchett et Gaiman, ça ne peut être que réjouissant. Avec comme protagonistes Aziraphale et Rampa, ange et démon copains comme cochon qui ont prit en affection le genre humain, un antéchrist âgé de onze ans qui ignore qui il est et joue avec ses jeunes camarades à refaire le monde, une sorcière nommée Anathème Bidule, héritière par une lointaine aïeule d’un livre de prophéties qui ont la redoutable particularité d’être exactes, des inquisiteurs « modernes » un peu dépassés par les événements, les Quatre Cavaliers, devenus motards pour l’occasion : La Mort (qui rappelle irrésistiblement la Mort du Disque-Monde), la Guerre, la Famine et la Pollution qui a remplacé la Pestilence, et une multitude de personnages secondaires dont des extraterrestres et des démarcheurs par téléphone…

    J’ai davantage retrouvé le style de Terry Pratchett que celui de Neil Gaiman, certainement à cause du côté parodique et parce que j’ai lu plus du premier que du second :) On retrouve aussi les fameuses notes de bas de page, très drôles, chères au créateur du Disque-Monde.

    L’alliance des deux auteurs britanniques est particulièrement efficace pour décrire avec humour les travers du genre humain et faire passer un message écologiste (le livre a été écrit à la fin des années 80 où la préservation de l’environnement ne préoccupait pas autant que maintenant).

    Je me suis particulièrement régalé avec les passages où Adam, notre jeune antéchrist, invente des jeux avec ses trois amis ; savoureux.

    C’était mon quatrième et dernier livre du défi Blog-O-Trésors. Mission accomplie donc ;)

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  • Carlos Ruiz Zafon - L'Ombre du vent

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    Voici une superbe découverte littéraire et un grand coup de cœur : « L’Ombre du vent » de Carlos Ruiz Zafon.

    Ca faisait déjà un petit moment que je lisais d’excellents échos concernant ce livre sur le net, la quatrième de couverture était mystérieuse et alléchante, le titre du roman poétique.

    Et « L’Ombre du vent » a fini par me tomber entre les mains par le truchement d’une amie ; les choses sont bien faites ;)

    Mot de l’éditeur :

    Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, « ville des prodiges » marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours.
    Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d’occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets « enterrés dans l’âme de la ville » : L’Ombre du Vent.
    Avec ce tableau historique, roman d’apprentissage évoquant les émois de l’adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l’Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s’emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafón mêle inextricablement la littérature et la vie.

    Un bonheur absolu que ce livre qui parle des livres. Très bien écrit, dans un style fluide, distillant une atmosphère fantastique, parfois gothique, mêlant le tragique à l’humour avec comme toile de fond la Barcelone d’après guerre.

    Difficile de ne pas s’attacher aux personnages hauts en couleurs comme Fermin, ou de ne pas aimer détester l’inspecteur Fumero. Difficile également de ne pas être happé par l’intrigue. Impossible en effet de lâcher Daniel dans ses recherches sur Julian Carax, l’auteur du livre qui est en train de bouleverser sa vie.

    Un livre enthousiasmant, à adopter définitivement :)

    Bien qu’il ne faisait pas partie des quatre livres choisis, je l’inclus dans le Blog-O-Trésors, puisqu’il fait partie de la méga liste de départ ; oui je triche un peu ;)

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  • L'Ecume des jours - chapitre XXV

    Ma 200eme note est pour Boris Vian :) Un de mes passages préférés de L'Ecume des jours.

    -Pourquoi sont-ils si méprisants ? demanda Chloé. Ce n’est pas tellement bien, de travailler.

    -On leur a dit que c’est bien, dit Colin. En général, on trouve ça bien. En fait personne ne le pense. On le fait par habitude et pour ne pas y penser justement.

    -En tout cas, c’est idiot de faire un travail que des machines pourraient faire.

    -Il faut construire les machines, dit Colin. Qui le fera ?

    -Oh, évidemment dit Chloé, pour faire un œuf, il faut une poule, mais une fois qu’on a la poule, on peut avoir des tas d’œufs. Il vaut donc mieux commencer par la poule.

    -Il faudrait savoir, dit Colin, qui empêche de faire des machines. C’est le temps qui doit manquer. Les gens perdent leur temps à vivre, alors il ne leur en reste plus pour travailler.

    -Ce n’est pas plutôt le contraire ? demanda Chloé.

    -Non, dit Colin. Si ils avaient le temps de construire les machines, après ils n’auraient plus besoin de rien faire. Ce que je veux dire, c’est qu’ils travaillent pour vivre au lieu de travailler à construire des machines qui les feraient vivre sans travailler.

    -C’est compliqué, estima Chloé.

    -Non, dit Colin. C’est très simple. Ca devrait, bien entendu, venir progressivement. Mais on perd tellement de temps à faire des choses qui s’usent.

    -Mais tu crois qu’ils n’aimeraient pas mieux rester chez eux et embrasser leur femme et aller à la piscine et aux divertissements ?

    -Non, dit Colin, parce qu’ils n’y pensent pas.

    -Mais est-ce que c’est leur faute si ils croient que c’est bien de travailler ?

    -Non, dit Colin, ce n’est pas leur faute. C’est parce qu’on leur a dit : le travail c’est sacré, c’est bien, c’est beau, c’est ce qui compte avant tout, et seuls les travailleurs ont droit à tout. Seulement on s’arrange pour les faire travailler tout le temps et alors ils ne peuvent pas en profiter.

    -Mais alors ils sont bêtes, dit Chloé.

    -Oui, ils sont bêtes, dit Colin. C’est pour ça qu’ils sont d’accord avec ceux qui leur font croire que le travail, c’est ce qu’il y a de mieux. Ca leur évite de réfléchir et de chercher à progresser et à ne plus travailler.

    (.../...)

     

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