Le voici dans les bacs le deuxième album des quatre z’oiseaux toulousains au plumage et au ramage rock. Forever I Can Purr parait un peu moins de trois ans après son excellent prédécesseur. Désormais sous licence chez Columbia, et toujours produits par Peter Murray, les Dodoz nous offre un second opus dans la lignée du premier, c'est-à-dire qu’il est tout aussi bon.
Un son toujours bien rock, quoique moins brut qu’il y a trois ans. Bien que la plupart des compositions n’obéissent pas à la structure couplet-refrain-couplet (une caractéristique du groupe) plusieurs s’en rapprochent désormais et sonnent plus pop rock, comme le guilleret Dum Dum ou Happy Soldier et West Coast, ces deux derniers apparaissaient déjà sur l’EP sorti il y a un an.
La principale réussite de ce disque est l’accent mis sur les voix, les chœurs masculins en particulier, du beau travail dans ce domaine, notamment sur Death in the Pocket of His Coat, Happy Soldier ou Black Emperor.
Avec une rythmique plus lourde, Warm me up clôt l’album en beauté, sans pour autant donner dans le heavy metal, loin de là, et prouve la capacité du groupe à explorer d’autres voies du rock.
C’est une autre des réussites de ce disque, il ouvre vers de nouveaux horizons rock, sans perdre la cohésion et l’énergie qui faisaient la force du premier album.
Pas de doute, il faudra compter avec The Dodoz dans le rock made in France. Et pour mieux se convaincre du potentiel du quatuor, rien de mieux que de le voir sur scène !
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The Dodoz - Forever I Can Purr
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Ultravox - Brilliant
En 2008, Ultravox, groupe pionnier de la new wave se reformait pour de bon, dans sa formation dite classique, à savoir avec Billy Currie aux claviers et au violon, Chris Cross à la basse, Warren Cann à la batterie et drum machine et Midge Ure au chant et à la guitare.
Oubliées les infructueuses tentatives de « reformations » de Billy Currie dans les années 1990 avec lui seul comme membre ayant déjà appartenu au groupe.
Après le succès d’une tournée en 2009 et l’enregistrement d’un album live, voici un album studio, Brilliant, rempli de nouvelles chansons. Le dernier, U-Vox, datait de 1986 (si l’on oublie ceux sortis sous le nom récupéré d’Ultravox par Currie dans les 90s).
Si vous étiez, comme moi, fan de l’Ultravox des années 1980 à 1985, Brilliant devrait vous ravir. On y retrouve en effet le son caractéristique du groupe : le piano et le violon de Currie, des envolées mélodieuses de synthé ou de guitare, la batterie qui alterne avec la boîte à rythmes, la voix de Midge Ure. Ce n’est pas pour autant qu’on plonge en pleine nostalgie, le son est bien évidemment « actualisé », tant et si bien qu’un titre comme Change sonne quasiment comme du Ladytron.
Pas de risque de dépaysement donc pour les vieux fans, pas de grande nouveauté non plus, mais le plaisir de retrouver un des groupes majeurs des 80s en pleine forme. Car si le dernier vrai album d’Ultravox en 86 donnait de sérieux signes d’essoufflement, celui-ci témoigne d’un groupe plein d’énergie, manifestement heureux de rejouer ensemble. Et cela suffit à vous donner la banane !
Et pour ceux ne connaissant pas le quatuor, cet album offre une très bonne entrée en matière, bien meilleure qu’une énième compil avec 2 ou 3 fonds de tiroirs en guise d’inédits.
Des titres comme Flow ou One (très belle ballade) ont le potentiel pour s’inscrire parmi les standards du groupe.
Un retour réussi.
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Le Weekend des curiosités - 26 et 27 mai 2012
Cette année, je suis allé au Weekend des Curiosités, tout jeune festival de musique (ce n’est que la seconde édition) se déroulant à Ramonville Saint Agne, juste à côté de Toulouse, en partie dans la super salle du Bikini, et essentiellement en plein air au bord du Canal du Midi.
The Kills, que j’avais vu six mois plus tôt au Bikini, devait être présent le samedi en tête d’affiche, mais cinq jours avant, le groupe annulait sa venue pour cause de problème de santé. Déception, forcément.
Comme c’était trop juste pour trouver un remplaçant du même « calibre » en si peu de temps et comme il était hors de question d’annuler la soirée, l’organisation a proposé comme compensation d’inviter les détenteurs d’un billet du samedi à la soirée du lendemain, avec notamment Dionysos. Ca tombait bien, je voulais voir ce groupe.
Finalement, je me retrouve gagnant avec deux soirées pour le prix d’une.
- Samedi 26 :
Les concerts ont lieu dans la salle du Bikini, avec au programme : Juveniles, Naive New Beaters et Pony Pony Run Run, trois groupes qui, comme ne l’indiquent pas forcément leurs noms, sont français.
J’arrive un poil en retard, et des Juveniles, je n’entends que la dernière chanson du set ; un peu trop juste pour se faire une idée^^
Les Naive New Beaters sont pour moi la révélation de ses deux soirées. Leur show nécessite l’emploi d’accessoires : cocotiers et cactus gonflables en plastique ; très joli, ça annonce une couleur festive. En effet.
NNBS pour les intimes (et comme l’indiquent les lettres clignotantes au fond de la scène) est composé de trois membres : un homme machine (c'est-à-dire un préposé aux bidules qui font poom tchak, poom tchak !) surnommé Eurobélix, un guitar hero appelé Martin Luther B.B. King, et un chanteur lanceur de confetti, David Boring, au look vaguement « Jamiroquaien » dont la façon de parler et l’allure générale me font irrésistiblement penser à la fois au personnage de King Julian dans Madagascar et à Homer Simpson !
L’humour est une des armes du trio, on l’aura compris, l’autre arme, non moins efficace est sa musique, mélange de rock, d’électro et de hip hop qui donne irrésistiblement envie de bouger et met une super ambiance ! Seul défaut, le set est trop court, le public en redemandait. Mais on est en mode festival, et il y a du monde derrière.
Et derrière c’est Pony Pony Run Run, trio nantais qui s’est fait connaître il y a trois ans avec l’irrésistible Hey you.
Le mélange de pop rock et de synthpop du groupe est fait pour danser. J’avais lu des avis très partagés sur les prestations live de Pony Pony Run Run, eh bien ce samedi, renforcé par un batteur, ils étaient en forme, notamment le chanteur, et ils ont offert un bon show quoique manquant un brin de chaleur, mais il s’agit peut-être d’un effet de contraste par rapport à la folie douce des NNBS.
La soirée s’achève un peu tôt, bien sûr il manque The Kills. Malgré tout elle fut très bonne, avec un net coup de cœur pour les Naive New Beaters : Big up, guys !
Et le lendemain, c’est Dionysos…
- Dimanche 27:
Cette fois je suis à l’heure, et cette fois c’est en plein air. Scène du Port du Canal, non loin du Bikini.
Il y a une scène gratuite où se succèdent plusieurs groupes, une rampe de skateurs, des tagueurs, et tout ce qui faut pour faire un bon festival : de quoi boire, de quoi grignoter, du monde, du beau temps et des distributeurs de flyers pour qu’on puisse repartir les poches bien remplies^^
Direction la grande scène où joue déjà The Gabelt, groupe vainqueur d’un tremplin, qui propose du rock bien nerveux. Sympa et très bonne mise en bouche.
Vient ensuite Revolver, trio français composé d’une paire de guitariste et d’un violoncelliste, ce qui est loin d’être commun pour un groupe de rock. Renforcé par un bassiste et un batteur, ces trois là chantent en harmonie des mélodies pop rock, folk rock, des plus délicieuses. Notamment une ballade folk, jouée en acoustique, sans la section rythmique, qu’on imaginerait dans un cadre plus intimiste, passe remarquablement bien ici, accompagnée par le public qui bat le rythme dans ses mains.
Le groupe termine son set par Wind Song, pop song au riff mélodique entêtant et tube en puissance.
La suite de la soirée est ponctuée par la triple exclamation des américains de !!! (Chk Chk Chk). La formation au chanteur en short et au groove psychédélique envoie du gros son. Rythmique solide, guitare qui sonne funky, et même quelques cuivres chaleureux.
Le chanteur, Nic Offer, a une façon très personnelle et répétitive de danser^^ et plusieurs fois il descend dans la foule communiquer son groove.
Chk Chk Chk, c’était chaud.
Le public est fin prêt pour accueillir Dionysos.
La Marche Impériale, issue de L’Empire contre-attaque, retentit en guise d’intro. Le groupe arrive et attaque sur les chapeaux de roues avec un ancien titre Mc Enroe’s Poetry. Dire de Mathias Malzieu, le chanteur, qu’il est en forme tient du pléonasme. Il bondit, gigote, s’essaye au smurf, bouge sans cesse.
Ce sont fort logiquement les morceaux du dernier album Bird’n’Roll qui sont à l’honneur. Quelques incursions dans les précédents albums avec Don Diego 2000, Coccinelle, Tais-toi mon cœur, La Métamorphose de Mister Chat avec le désormais traditionnel « Ta gueule le chat » hurlé par le public. « Un ta gueule le chat qui a déclenché un tsunami à Narbonne plage », dixit Mathias Malzieu !
Sans oublier l’incontournable Song for Jedi.
Pour la chanson Cloudman Matthias invite plusieurs jeunes femmes du public à monter sur scène danser le Bird’n’Roll, en prenant quelques unes dans ses bras pour les faire tourner.
Extrait du tout premier album, le titre Wet en version ultra rallongée, sert de final épique. Le morceau commence par un solo de perceuse, mais oui, et se termine par un plongeon de Mathias dans la foule. Porté par le public métamorphosé en vague il nage littéralement jusqu’à la régie. Comme je suis sur la trajectoire, je fais moi-même office de vague porteuse. Qui a dit que les grands concerts en plein air n’étaient pas favorables au contact entre le public et les artistes ? ^^ Parvenu à la régie, perché sur une barrière de sécurité, il chante dans un mégaphone relié à la sono avant de reprendre un bain de foule pour regagner la scène. Sûr qu’il a dû trouver ça meilleur que les vagues plates de Narbonne plage ;)
Après ce final de folie, le groupe chaleureusement applaudit vient longuement saluer le public tandis qu’est diffusé The Last Goodbye, chanson de The Kills. En fin de compte, on les aura entendus durant ce festival. La boucle est bouclée.
Les Dionysos regagnent leur loge, mais Mathias l’espiègle nous joue un dernier petit air d’harmonica tout seul avant de s’éclipser.
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Chairlift
Après avoir écouté le deuxième album de Chairlift, « Something », sorti au tout début de l’année, j’ai eu un coup de cœur pour ce groupe d’électro pop très influencé par les 80s. Eh oui, encore un ! Mais Chairlift a réellement un supplément d’âme et un charme indéniable. La sensualité de sa chanteuse Caroline Polachek, qu’il s’agisse de sa personne physique ou de sa voix, n’y est certainement pas pour rien^^.
Caroline Polachek forme le groupe avec Aaron Pfenning en 2005, alors qu’ils sont tous deux étudiants à l’Université du Colorado. Ils sont rejoints en 2007 par Patrick Wimberly. Après avoir fait de A à Z et distribué eux-mêmes un disque aujourd’hui introuvable, le trio enregistre un premier véritable album en 2008, « Does You Inspire You », sur lequel figure l’irrésistible chanson « Bruises » (qui n'est pas sans rappeler le "Close to Me" de The Cure), entendue dans une pub pour un baladeur numérique de chez Apple, qui permet au groupe de se faire connaître.
Bien que réduit à un duo après le départ d’Aaron Pfenning en 2010, le groupe semble encore plus créatif et ouvert à de multiples horizons musicaux. Il suffit d’écouter l’album « Something » pour s’en convaincre ou de voir les clips des deux singles extraits de l’album, « Amanaemonesia » (néologisme quasi imprononçable de Caroline Polachek) et « Met Before » dont il existe une version interactive sur le site officieloù l'on fait soit même évoluer l'action du clip.
A suivre de près…