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science-fiction - Page 2

  • Dreamcatcher - Stephen King

     

    stephen-king-dreamcatcher.jpgCinquième lecture dans le cadre du Challenge Stephen King, cette fois la catégorie années 2000, avec Dreamcatcher, paru aux Etats-Unis en 2001.

    Quatre amis d’enfance se réunissent comme chaque année au mois de novembre pour une partie de chasse dans les forêts du Maine. Mais cette fois ci, un type égaré et manifestement pas dans son assiette croise leur chemin. De plus, on parle de lumières dans le ciel et de disparitions mystérieuses ; les extraterrestres auraient-ils débarqués dans le Maine ?

    Quelques petits spoilers à partir d'ici.

    Il est bel et bien question d’extraterrestres dans Dreamcatcher, un sujet rarement abordé par SK dans ses romans (Les Tommyknockers par exemple) et ici les ET posent un gros problème de santé publique que des troupes de l’armée des Etats-Unis tentent de régler sans trop faire de bruits. Ca fait beaucoup penser à X-Files et SK y fait d’ailleurs clairement référence, d’autant que les ET sont du style humanoïdes gris.

    Il y a également des références très claires à Alien, à la sauce trash. En effet dans la première partie du livre (intitulée Cancer et qui est celle que je préfère) il est question de bestioles se développant dans les intestins de leurs hôtes, générant des problèmes gastriques particulièrement sévères. Les descriptions peu ragoutantes ne manquent pas, ce qui au départ provoque immanquablement l’amusement, mais rapidement on baigne dans l’horreur et dans une atmosphère de déliquescence très bien rendue, tout comme la souffrance physique éprouvée par les personnages.

    Il faut signaler que Dreamcatcher occupe une place à part dans l’œuvre de King. C’est en effet le premier roman qu’il a écrit après l’accident qui a failli lui couter la vie, renversé par un véhicule. Un des personnages du roman est d’ailleurs victime d’un tel accident. Pas étonnant que la douleur physique, expérimentée par l’auteur, soit omniprésente dans ce livre. Rares sont les protagonistes à ne pas y goûter.

    Dreamcatcher est surtout l’histoire de quatre copains liés par une forte amitié remontant à l’enfance où ils ont vécu des expériences qui les ont soudés à tout jamais, grâce à un cinquième individu, un peu spécial, et surnommé Duddits. En cela, ils rappellent les héros de Ca, il y a par ailleurs une référence à l’histoire de ce roman dans Dreamcatcher.

    La deuxième partie du livre nous présente les militaires chargés de régler le problème posé par les ET, notamment un colonel en fin de carrière et franchement pas commode tant et si bien qu’il pourrait bien être plus dangereux que la menace extraterrestre.

    La troisième et dernière partie se résume à une course poursuite dans les paysages enneigés entre les principaux protagonistes, et le rythme est bien mené, c’est certainement la partie qui se lit le plus vite…

    Dreamcatcher est un roman que j’ai aimé, même si j’ai trouvé quelques longueurs (c’est très rare que ça m’arrive avec  Stephen King !) à cause de certains passages confus concernant le personnage de Duddits (auquel j’ai eu du mal à m’attacher d’ailleurs, malgré sa particularité) et le fameux attrape-rêve, le dreamcatcher du titre.

    Mais le thème des extraterrestres traité façon X-Files, la noirceur du roman, notamment dans sa première partie, le fait qu’il s’agisse du roman d’un survivant et que ça transparaisse subtilement dans le récit, fini par l’emporter largement sur ces petites réserves.

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    Voir aussi : Danse macabre, Dead Zone, L'Année du loup-garou, La petite fille qui aimait Tom Gordon

  • Cowboys et envahisseurs de Jon Favreau

    Imaginons un gamin qui, en ouvrant une boîte à jouets, découvrirait à l’intérieur plein de figurines en plastique de cowboys, d’indiens et d’aliens.  Son imagination se met aussitôt en marche, il invente une histoire où de très moches envahisseurs venus de l’espace arrivent sur terre en plein Far West.

    Cowboys et envahisseurs, ça ressemble à ça, une idée excitante sortie de l’imagination d’un môme.

    Plus excitant encore, dans la boîte, il y a une figurine de James Bond sous les traits de Daniel Craig. Le gosse déclare « On va dire que tu n’es plus James Bond, oublie-ça, je te mets un chapeau et tu es un cowboy qui ne sait plus rien de son identité. Au début de l’histoire, tu te réveilles avec un gadget autour du poignet. Tu sais pas ce que c’est, ça te donnera pas l’heure, mais ça te rendra service plus tard.»

    Le gamin découvre aussi une figurine qui ressemble vachement à Harrison Ford. Han Solo ou Indiana Jones ? Il ne sait pas trop, les accessoires se sont mélangés. « Toi je te donne un chapeau aussi, c’est obligé, et un flingue, c’est obligé aussi, et tu es un ancien colonel ! Tu n’as pas l’air commode au début, mais en fait tu as du cœur. »

    Il y a aussi une figurine féminine, elle a de faux airs de Lara Croft version Angelina, mais en plus jolie (Olivia Wilde)*. Le môme sent bien qu’elle a un fort potentiel, elle a des yeux bleus ardents ; une fille du feu à n’en pas douter. « Tiens, ça c’est une idée » se dit-il. Le gamin est sage cependant, il laisse la longue robe à la figurine, et lui donne aussi un chapeau et un flingue.

    Pour mettre en scène pareille histoire, il fallait un autre grand gamin comme Jon Favreau. Avec les aventures d’Iron Man portées au grand écran sur son CV, c’est le réalisateur ad hoc.

    Chouettes paysages, comme dans tout western qui se respecte, action rondement menées, même si elle met un peu de temps à démarrer.

    Cowboys et envahisseurs est un film réussi mais il aurait gagné à être plus ambitieux. Les sujets de la colonisation, du pillage des ressources, sont traités de manière soft,  et le thème du héros sans mémoire mais qui a certainement quelque chose à se reprocher, qui débarque dans une ville nommée Absolution où il y a un révérend assez rock n roll, aurait mérité d’être plus fouillé. Mais il réussit ce qui est certainement son but premier : il est extrêmement distrayant. Le casting est fantastique, Daniel Craig s’en sort bien face à Harrison Ford toujours nickel, mais ce dernier porte quand même mieux le chapeau ^^, et Olivia Wilde est phénoménalement captivante !

    Petite comparaison entre les affiches américaine et française. Sur la seconde, Harrison Ford fait nettement plus Han Solo ;)

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    * mais avec un moindre tour de poitrine. Dommage ^^

  • Titan - Stephen Baxter

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    Titan de Stephen Baxter est une superbe œuvre de Science-fiction dure, de la hard science comme ils disent de l’autre côté de la Manche (puisque Baxter est britannique), c'est-à-dire de la SF très réaliste solidement basée sur les connaissances scientifiques de l’époque*.

    Il y a donc pas mal de termes techniques et scientifiques dans Titan, mais ce n’est pas -ou si peu- rébarbatif. Car Stephen Baxter n’oublie pas de nous raconter une histoire extraordinaire. Et Baxter sait conter une histoire et dépeindre des personnages.

    L’histoire est celle de la première expédition habitée vers Titan, le plus gros satellite de Saturne.

    Le livre, publié en 1997, commence par la destruction de la navette Columbia lors de son atterrissage. La réalité a dépassé la fiction malheureusement, puisque cette même Columbia a bien été détruite lors de son entrée dans l’atmosphère en février 2003. Dans le roman de Baxter l’accident se produit en 2004 et met fin au programme spatial de la NASA, ce qui fait le bonheur de l’US Air Force qui rêvait depuis belles lurettes de récupérer les structures de l’agence spatiale.

    Cependant un groupe d’irréductibles scientifiques et astronautes réussit à mener à bien le projet fou d’une expédition vers Titan, en récupérant les vieux lanceurs de la NASA et les navettes restantes.

    Et l’aventure commence, avec les embûches dignes de ce projet fou. Car c’est bien un roman d’aventures, rigoureusement scientifiques certes, où l’on ne s’ennuie pas.

    Le roman est plutôt sombre et dramatique dans l’ensemble, sa fin ne manqueras pas, certainement, de surprendre (dans le bon sens :))   

    * Existe-t-il, par opposition, de la SF molle, comme les montres de Dali, et qui aurait du coup un côté plus surréaliste ? Pas à ma connaissance, la SF n’a tout de même rien à voir avec le caramel^^.

  • Le diable l'emporte - René Barjavel

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    Quatrième de couverture (éditions Denoël- Présence du Futur - 1959):

    Ceci est la très invraisemblable, très féroce et drôle d'histoire des troisième et quatrième guerres mondiales, que les historiens ont nommées GM 3 et GM 4 pour leur commodité. C'est pour la Lune qu'on se bat. On s'est battu pour beaucoup moins...

    Et à 1.500 mètres au-dessous du Sacré-Cœur, un homme mystérieux a construit l'Arche Enterrée...

    Même si Le diable l’emporte (publié en 1948) n’est pas aussi connu que Ravage, Les Chemins de Katmandou ou La Nuit des temps, il n’en est pas moins excellent, et même essentiel dans l’œuvre de l’auteur.

    On y retrouve les thèmes qui hantent son œuvre notamment la guerre et la technologie utilisée à mauvais escient. L’association des deux, inspirée par une bêtise incommensurable, ne peut que mener à la catastrophe.

    Le sujet est ici traité de façon très radicale (la description des effets de destruction des armes épouvantables imaginées par les hommes est saisissante), avec une ironie et un humour particulièrement mordants : les manchots pris pour une patrouille ennemie, la poule hyper gavée devenue géante qui se met à picorer des humains (caricature visionnaire des dérives de l’agriculture industrielle)… Barjavel nous conte une apocalypse qui va crescendo.

    La seule lueur d’espoir pourrait être apportée par l’amour, autre sujet majeur chez Barjavel. On peut voir ce roman comme un pendant plus sombre à Une rose au paradis, publié beaucoup plus tard, en 1981. On y retrouve en effet une arche pour sauvegarder l’espèce humaine et un Monsieur Gé en nouveau Noé mais davantage d'optimisme.

    Ici, c'est plutôt une «  rose en enfer » en quelque sorte.