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Millënium Navis - Page 67

  • La Nuit des Temps - René Barjavel

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    Quatrième de couverture
    Dans l'immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé du relief sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace... Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ? "La nuit des temps", c'est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d'amour passionné. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d'Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.

     

    La première fois que j’ai lu La Nuit des Temps j’avais 13 ou 14 ans et le moins que je puisse dire est qu’il m’avait marqué. Une fois sa lecture terminée, Barjavel entrait définitivement dans le panthéon de me auteurs favoris.

    Ca faisait des lustres que je n’avais pas ouvert ce roman, et le plaisir de sa lecture est toujours intact ; rassurant :-)

    La Nuit des Temps (et c’est vrai que la nuit détenddamned ! Laurent Ruquier, sort de ce corps blog !) fait partie de ces romans qui nous plongent dans un monde perdu à la rencontre d’une civilisation fabuleuse disparue - un vrai fantasme d’explorateur - comme le faisait jadis Edgar Rice Burrough ou sir Arthur Conan Doyle. Mais le roman de Barjavel n’a rien de désuet et c’est mieux écrit ;-) Le style est poétique, comme toujours chez Barjavel, les dialogues très vivants et l’action rondement menée, l’auteur ne s’encombre pas de fioritures trop littéraires. Il est vrai qu’au départ,  La Nuit des Temps était un scénario pour un film qui ne s’est jamais fait.

     

    Le monde perdu du roman c’est l’Antarctique. Sur ce continent qui n’appartient à personne, des hommes de différentes nationalités vont oublier un instant leurs rivalités et coopérer pour en savoir davantage sur l’extraordinaire découverte qu’ils viennent de faire sous la glace : les traces d’une civilisation incroyablement ancienne, et deux êtres de cette civilisation, toujours en vie, plongés dans un profond sommeil.

    Ils coopéreront d’autant mieux que la barrière du langage tombera entre ces hommes, grâce à une machine traductrice mise au point par l’un d’eux.

    A travers une histoire d’amour tragique, Barjavel nous parle surtout de l’Homme - « si grand et si pitoyable » - et de ce qui le caractérise quelle que soit l’époque : la soif de connaissance et le désir de s’élever, le pouvoir et la guerre, et bien sûr l’amour. (On pourrait aussi intercaler la religion entre le désir de s’élever et le pouvoir :p)

    L’Humanité semble vouée à être contrariée par les intérêts de quelques hommes et condamnée à reproduire les mêmes erreurs – « Ils on repeuplé le monde et ils sont aussi cons qu’avant, et prêts à faire de nouveau sauter la baraque. C’est pas beau, ça ? C’est l’homme ! » - Une véritable union entre les hommes ne paraît pouvoir exister qu’éphémèrement, la désunion étant l’issue inévitable, comme pour un couple, même idéal, qui sera de toutes façons séparé.

     

    Pour en savoir plus sur ce fabuleux roman et lire une analyse poussée, voir cette page du Barjaweb, excellent site consacré à Barjavel :

    http://barjaweb.free.fr/SITE/ecrits/Ndt/nuit.php

     

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  • Les nouveaux mondes

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    Vous avez peut être entendu parler de la découverte d’une nouvelle exoplanète autour de l’étoile Fomalhaut. Il s’agit bien d’un événement, puisqu’elle est la première planète extrasolaire à être découverte directement, de visu.

    Jusqu’à présent, ces planètes en orbite autour d’autres étoiles que le Soleil étaient détectées indirectement (baisse de luminosité de l’étoile quand elles passent devant, une mini éclipse en quelque sorte, ou perturbation du mouvement propre de l’étoile provoquée par la présence de la planète).

    De plus, trois autres planètes ont été photographiées autour d’une autre étoile portant un nom plus rébarbatif : HR 8799.

    Lire cet article de Ciel et Espace à ce sujet.

     

    Depuis 1995 et l’annonce de la découverte de la première exoplanète autour d’une étoile semblable au Soleil* , ce n’est pas moins de 326 nouveaux mondes qui ont été trouvés. Ce qui fait une moyenne de deux par mois.

    Deux nouveaux mondes par mois, c’est devenu une routine. Une extraordinaire banalité (ça y est, j’ai placé mon oxymore ! :p)

    La planète de Fomalhaut n’est située qu’à 25 années lumière, c'est-à-dire la porte à côté à l’échelle astronomique,  ce n’est qu’un point minuscule sur une photo, mais c’est une promesse d’horizons prodigieux.

     

    De nouveaux horizons sont révélés à nos yeux par l’intermédiaire des sondes interplanétaires qui explorent à l’heure actuelle Mars, Mercure, Vénus, les satellites de Saturne…

    Elles sillonnent le système solaire comme jadis les grands navires les océans. La bien nommée « New Horizons » effectue une longue traversée vers la planète naine Pluton qu’elle n’atteindra qu’en 2015.

    Et ce qu’elles voient, chacun peut le voir également, quasiment « en direct » comme si on faisait partie de l’équipage de ces nouveaux grands navires, grâce à internet notamment. Ainsi les premières images du module Huygens dévoilant l’horizon de Titan, satellite de Saturne, en 2005.

    titan horizon.jpg
    photo: NASA/ESA

    Image saisissante. Une porte ouverte sur un horizon jamais contemplé jusque là, un ailleurs où toute forme de vie semble absente. Et cet horizon nouveau qui semble appeler le voyageur, l’inviter à voir s’il n’est pas seul à bourlinguer…

     

    * La première annonce de découverte de planètes extrasolaires date en fait de 1992, mais elles orbitent autour d’un pulsar, cas particulier donc.

  • Flatland - Edwin A. Abbott

    Flatland.gifQuatrième de couverture:
    En haut, en bas... Voilà deux expressions qui n'ont pas cours à Flatland. A les employer, on risque de perdre la tête, au propre comme au figuré. Car si les habitants de cet univers qui ne connaît que Deux Dimensions n'ont pas à craindre que le ciel leur tombe sur la tête, ils détestent les illuminés et les faux prophètes qui prêchent l'évangile de la Troisième dimension. Pourtant, le narrateur de cette étrange aventure, un très raisonnable Carré, est certain d'avoir été visité par une Sphère, chose impossible pour ses concitoyens qui ne peuvent y voir qu'un Cercle... Mais ne riez pas de leur aveuglement. Comment réagissez-vous quand on vous parle de la Quatrième dimension ?

     

    Publié en 1884, Flatland est une curiosité. Considéré comme une allégorie ou une satire de son époque (l’Angleterre victorienne), l’ouvrage est à juste titre classé dans la catégorie Science Fiction (paru en France dans la fameuse collection Présence du Futur), puisqu’il décrit un environnement, une civilisation, qui sont contemporains de l’auteur mais en prenant un point de vue décalé. Ici, le point de vue décalé adopté par Abbott n'est pas le futur, mais les autres dimensions !

    Le point de vue est au cœur même du récit, celui que l'on a sur notre monde, et sur soi-même.

    Dans le monde de Flatland où les personnages sont des figures géométriques plates, plus on possède de côtés, plus on a un rang social élevé. La femme est une ligne droite, soit la figure la plus simple, elle est donc considérée comme inférieure, et même dangereuse. Le sexisme impressionnant que l’on trouve dans le livre a de quoi faire tomber en syncope même un féministe modéré !

    J’avoue qu’il m’est difficile de savoir si l’auteur exprime tout naturellement son opinion sur la place des femmes dans la société (après tout il était pasteur, et décrire la femme inférieure à l'homme n'avait peut-être pour lui rien de discutable ) ou bien s’il dénonce avec cynisme le point de vue général de son époque à ce sujet…

    A Flatland, les polygones qui ont une multitude de côtés au point de ressembler à des cercles, la figure parfaite, sont les plus haut placés, et ce sont des religieux.

    Et s’il existait une figure encore plus évoluée que le cercle, une sphère ? Impensable ? C’est pourtant l’expérience d’une rencontre avec une sphère venue de Spaceland que va vivre le carré qui est le narrateur du roman.

    Son point de vue sur Flatland en sera bouleversé. Il découvrira qu’il existe aussi un univers à une seule dimension, Lineland, et un autre à zéro dimension, Pointland.

    Les quelques pages consacrées à la description de Pointland sont particulièrement savoureuses. Pointland se résume à un point, c’est à la fois un univers et un être. L’être est incapable d’imaginer autre chose que lui-même, persuadé d’être l’Unique et le Tout. Du grand art :)

    A lire, pour s’ouvrir l’esprit et se faire son propre point de vue.

  • The Cure - 4:13 Dream

    1 - Le syndrome du fan vieux

    Avec les groupes de rock qui commencent à être anciens, on voit très souvent, à la sortie d’un nouvel album, des fans écrire que le groupe en question est loin de sa gloire passé, qu’il n’apporte plus rien de neuf, que les chansons qui sortent à l’heure actuelle n’ont pas la force des anciennes.

    Bref le groupe a le tort de continuer à exister, son chanteur a la mauvaise idée d’être toujours en vie. Kurt Cobain ou Jim Morrison se ferait cracher dessus (au figuré, quoi que…) par certains de leurs fans s’ils étaient encore de ce monde.

    C’est le syndrome du fan vieux ! Le fan vieux est à différencier du vieux fan qui, lui, reste enthousiaste malgré les ans. Enthousiaste ne veut pas dire oublier tout sens critique ou lucidité. Le vieux fan sait prendre du recul.

    Le fan vieux reproche à ses idoles de jeunesse d’être toujours là, alors que sa jeunesse à lui, elle s’est fait la malle, emportant avec elle les fabuleux moments d’écoute des disques d’alors. L’idole a vieilli, le fan vieux dénigre son physique, alors que lui-même n’est probablement plus aussi séduisant que naguère. Les flamboyants souvenirs sont ternis, c’est insupportable pour le fan vieux qui ne sait plus que cracher sur son idole.

    Le fan vieux tourne au pisse-vinaigre et cherche à dégoûter les autres.

    On reconnaît facilement le fan vieux aux commentaires qu’il laisse sur le net, et qui n'ont rien d'une critique constructive : pleins d’aigreur, de ressentiments, de mépris vis-à-vis de l’artiste, et même implicitement insultants envers les fans qui apprécient toujours et qui de son point de vue sont dans l'erreur.

    Et comme je ne laisserai jamais de tels commentaires remplis de rancœur si un artiste me déçoit, je sais que je ne fais pas partie des fans vieux. Youpi !

    Et j’ose espérer n’en faire jamais partie.

     

    2 - 4:13 Dream : A la bonne heure

    Le fan vieux de The Cure vomit copieusement sur le nouvel album, « 4 :13 Dream ». Evidemment. Puisque ce nouvel opus est vraiment très bon. Pas exceptionnel certes (« Pornography » ou « Disintegration » sont exceptionnels), mais hautement réjouissant !

    On y retrouve les quatre titres sortis précédemment en single, avec un mix sensiblement différent, on perçoit surtout une différence sur « Sleep When I’m Dead » qui sonne encore mieux que la version single.

    « Underneath the stars » qui ouvre l’album est une superbe chanson, la meilleure du disque sûrement, qui prouve que The Cure sait toujours composer de petits bijoux. Affirmer le contraire c’est vraiment partir favori pour décrocher le titre de champion du monde de la mauvaise foi !

    A part ce premier morceau, il n’y a pas vraiment de titres lents sur cet album ; mid tempo pour les moins rapides. On se laisse porter entre les mélodies pop et les morceaux rock furieusement noisy, comme « The Scream » et « It’s Over » qui terminent le disque dans une chaotique beauté.

    Les synthés sont très discrets sur l’album, dominé par les guitares de Porl Thompson et Robert Smith. La basse de Simon Gallup n’est pas en reste (ni la 6 cordes jouée par Robert Smith) et Jason Cooper à la batterie prouve qu’il n’est vraiment pas manchot. Et Robert Smith est vraiment très en voix.

    Sur les 13 titres, il n’y en a qu’ un ou deux à être en dessous du niveau général. « Sirensong » par exemple est assez anecdotique.

    Un bémol également avec la production et un son qui manque d'ampleur, assez ramassé, le principal défaut de ce disque.

    Et il y a tout de même une chose à oublier concernant "4:13 Dream": sa pochette, franchement hideuse :p

    The Cure 4 13 Dream.jpg

    « 4 :13 Dream » devait être un double album au départ. Finalement, les morceaux restant sortiront sur un disque indépendant d’ici six mois. Ceux-ci sont annoncés plus sombres et mélancoliques encore. Sur un tempo plus lent certainement. Un « dark companion » comme l’a promis Robert Smith. Devrait y figurer le superbe « A Boy I Never Knew » que le groupe jouait déjà lors des derniers concerts.

    Que des raisons de se réjouir :)

     

    Voir aussi: The Cure - Hypnagogic States